Côté face, le panneaux aérovoltaïque de Systovi produit de l'électricité; côté pile, de la chaleur. (©Systovi)
Secteur le plus énergivore en France, les bâtiments constituent la cible prioritaire des objectifs nationaux d’efficacité énergétique. L’augmentation de l’efficacité énergétique de ce secteur passe par l’intégration d’innovations. Parmi ces dernières, des solutions ont été primées au salon Batimat qui se tient à Paris jusqu’à ce soir.
Un panneau « aérovoltaïque » parmi les lauréats
Les salons Batimat, Interclima+Elec et Ideo Bain ont remis conjointement, le 4 novembre, une série de prix à des projets innovants au service de l’efficacité énergétique des bâtiments. Parmi ceux-ci se trouvent notamment des chaudières performantes, des systèmes de construction sobres en énergie ou encore un système de filtration des poussières liées à une combustion incomplète de bois énergie dans des appareils de chauffage.
Un grand prix a par ailleurs été décerné à un système de panneaux « aérovoltaïques » permettant de produire de l’électricité et de la chaleur toute l’année. Ce système élaboré par la société française Systovi vise également à assurer des fonctions de rafraîchissement et d’assainissement de l’air intérieur. Concrètement, une gaine innovante collecte auprès de panneaux photovoltaïques de l’air chaud habituellement perdu. Au total, ces panneaux de près de 1,6 m par 1 m de côté peuvent fournir, selon le constructeur, une puissance maximale de 664 W dont 250 W électriques et 414 W thermiques.
Une charte parmi les engagements du secteur
Au total, les bâtiments du résidentiel ou du tertiaire ont absorbé 68,7 Mtep d’énergie finale en 2012, soit 44,5% de la consommation annuelle d’énergie finale en France. Au sein de ces 44,5%, deux tiers de la consommation des bâtiments proviennent de bâtiments résidentiels, le tiers restant provenant du tertiaire (bureaux, commerces, administrations, etc.).
Alors que l’effort à fournir pour réduire la consommation des bâtiments résidentiels est fréquemment souligné, la consommation des près de 920 millions de m2 du parc tertiaire est moins abordée. Ce dernier consommerait pourtant en moyenne près de 206 kWh/m2/an selon les données du CEREN (Centre d’études et de recherches économiques sur l’énergie)(1).
Une charte pour l’efficacité énergétique des bâtiments tertiaires publics et privés a été signée le 31 octobre dernier entre l’État et 30 organismes de ce secteur. Celle-ci vise à anticiper l’obligation future de rénovation de ces bâtiments dont le décret doit être publié en 2014. Cet engagement s’inscrit dans le cadre du Plan Bâtiment Durable, lancé en janvier 2009, qui fixe notamment un objectif de réduction de la consommation d’énergie des bâtiments en France de 38% d’ici à 2020.