Volodymyr Zelensky s'oppose à un éventuel transit de gaz russe acheté par l'Azerbaïdjan vers l'UE

  • AFP
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Volodymyr Zelensky s'est prononcé jeudi contre un éventuel mécanisme de transit de gaz russe acheté par l'Azerbaïdjan vers l'Union européenne, une option envisagée depuis plusieurs mois pour remplacer à partir de fin décembre la fin des livraisons de gaz russe via l'Ukraine.

Transfert d'argent à la Russie

"Nous ne voulons pas jouer à des jeux. Si c'est un autre pays qui reçoit du gaz russe et qui transite ensuite ce gaz, cela revient à continuer à gagner de l'argent sur cette guerre et à transférer de l'argent à la Russie", a expliqué le président ukrainien lors d'une conférence de presse à Bruxelles.

Volodymyr Zelensky, qui appelle régulièrement à des sanctions plus fortes contre le secteur énergétique russe, a toutefois entrouvert la porte à un cas bien précis. "Si un pays européen est prêt à recevoir du gaz et à ne pas verser cet argent à la Russie jusqu'à la fin de la guerre, alors nous pouvons réfléchir", a-t-il dit.

Ces dernières semaines, la Slovaquie et la Hongrie, très dépendantes du gaz russe, se sont plaintes de voir le robinet être complètement coupé au 31 décembre, sans réelles alternatives immédiates crédibles.

L'Ukraine avait annoncé dans l'été qu'elle ne renouvellerait pas le contrat la liant jusqu'à la fin de l'année à Moscou pour faire transiter le gaz russe vers l'Europe via son réseau étendu de gazoducs. Ce contrat, signé entre Kiev et Moscou en 2019, était jusque-là resté en vigueur malgré la guerre, profitant financièrement aux deux camps.

Pas de nouveau contrat selon Vladimir Poutine

La décision de Kiev avait été déplorée par le Kremlin, amenant également son lot d'incertitudes pour les pays européens, historiquement importateurs de gaz russe malgré leurs efforts pour s'en affranchir depuis 2022.

Depuis cet été, des discussions étaient en cours entre l'Ukraine, l'Union européenne et l'Azerbaïdjan pour que Bakou achète le gaz russe avant de le revendre aux Européens, le faisant transiter par le territoire ukrainien.

"Il n'y aura pas" de nouveau contrat, a toutefois confirmé jeudi le président russe Vladimir Poutine, lors de sa grande conférence de presse annuelle. Avant d'assurer, malgré les pertes financières : "Nous survivrons, (le géant gazier russe) Gazprom survivra."

Depuis le sabotage du gazoduc Nord Stream en septembre 2022 en mer Baltique, la Russie envoie son gaz vers l'Europe par deux routes: le réseau ukrainien donc, mais aussi le gazoduc TurkStream, et son prolongement, Balkan Stream.

Le transit de gaz russe vers l'Europe via l'Ukraine a toutefois chuté de près des deux tiers par rapport à 2021 pour atteindre 14,65 milliards de m3 en 2023, soit un peu moins de la moitié des exportations totales de gaz russe vers l'Europe, selon des chiffres officiels.

Commentaires

desbaffes
Le réel revient au galop. C'est la Russie qui dispose de gaz et également d'autres matières. Et ce sont nos pays (soi-disant développés) qui n'ont rien dans leur sous-sol. Et ce sont les mêmes (ceux qui sont clients) qui veulent imposer au fournisseur leur loi ??? Sans rire ? Je ne suis pas du tout favorable à ce que l'Ukraine se fasse traiter de la sorte par la Russie, mais des lignes rouges avaient été mises, il aurait peut-être été judicieux de les étudier un peu mieux avant de laisser ce pays se fourvoyer dans une confiance sans bornes au soutien de notre pauvre continent sans ressources. Même si nous le voulons, matériellement nous ne pourrons pas faire face longtemps. Les deux guerres mondiales passées ont été "gagnées" (le terme n'est pas très judicieux) par les deux puissances qui avaient les ressources pour le faire. US et URSS.Et c'est d'autant plus flagrant dans la deuxième; où l'acier et le pétrole ont été la force. Dans le cas qui nous intéresse aujourd'hui, la Russie est autrement pourvue pour faire face que d'autres pays trop dépendants. La technologie est peu de choses devant la masse.

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