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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé lundi le Premier ministre slovaque qui a visité Moscou la veille, de vouloir "aider" Vladimir Poutine "à gagner de l'argent pour financer la guerre avec Kiev", en pleine tension autour du transit de gaz russe vers l'UE.
Confrontée depuis bientôt trois ans à l'invasion russe, l'Ukraine a fait savoir l'été dernier qu'elle ne renouvellerait pas le contrat la liant jusqu'à la fin de l'année à la Russie pour faire transiter le gaz russe vers l'Europe via son réseau étendu de gazoducs.
Le Premier ministre slovaque Robert Fico, resté proche de M. Poutine et dont le pays est très dépendant de cet approvisionnement, reproche ce choix à Kiev.
Mais M. Fico ne veut pas trouver des solutions pour remplacer le gaz russe et assurer "l'indépendance énergétique" de l'Europe, a accusé Volodymyr Zelensky dans un message au ton courroucé.
Cela suggère qu'"il veut aider Poutine à gagner de l'argent pour financer la guerre et affaiblir l'Europe", a écrit le président ukrainien sur X.
"Nous perdons des gens à cause de la guerre que Poutine a lancée, et nous pensons qu'une telle aide à Poutine est immorale", a-t-il dit.
Le "but principal" de Robert Fico "est de faire des affaires avec la Russie", a tancé Volodymyr Zelensky. "Pourquoi ce dirigeant est-il si dépendant de Moscou?", a-t-il dit, suggérant que M. Fico pouvait être "payé".
Robert Fico, dont le pays est membre de l'UE et de l'Otan, est l'un des seuls dirigeants européens à être restés proches de Vladimir Poutine. Il a décidé de stopper toute aide militaire à l'Ukraine et plaide pour des pourparlers de paix.
Robert Fico a expliqué dimanche que sa visite surprise à Moscou était "en réponse" à la position de Volodymyr Zelensky sur le gaz.
Jeudi, Volodymyr Zelensky s'était prononcé contre un éventuel mécanisme de transit de gaz russe acheté par l'Azerbaïdjan, une des options envisagées.
Selon M. Fico, Vladimir Poutine a confirmé qu'il était prêt à "continuer de fournir du gaz à l'Occident et à la Slovaquie, ce qui sera pratiquement impossible après le 1er janvier 2025".
Les deux dirigeants ont aussi évoqué l'invasion russe de l'Ukraine et parlé de "possibilité d'une conclusion rapide et pacifique" du conflit, a ajouté Robert Fico.
Le Kremlin s'est lui contenté d'indiquer lundi que Vladimir Poutine et Robert Fico avaient discuté de l'Ukraine et du gaz.
La question des livraisons de gaz russe à l'Europe est "une situation très difficile qui nécessite une attention accrue", a estimé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
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