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Des militants écologistes et Samis ont bloqué vendredi à Oslo l'accès au bureau du Premier ministre norvégien pour protester contre le maintien en activité d'éoliennes près de 600 jours après une décision de justice les déclarant illégales.
La Cour suprême norvégienne, la plus haute instance judiciaire du pays, avait conclu le 11 octobre 2021 que deux parcs d'éoliennes érigés sur la péninsule de Fosen bafouaient le droit de familles de la minorité samie à pratiquer leur culture, en l'occurrence l'élevage de rennes, un droit garanti par un texte de l'ONU.
S'ils avaient estimé que les permis accordés n'étaient pas valides, les juges ne s'étaient pas prononcés sur le sort à accorder aux 151 turbines, alors déjà construites et toujours en activité aujourd'hui.
La décision et les suites qui lui seront données sont importantes car elles pourraient fournir un précédent pour d'autres affaires où la construction d'infrastructures entre en conflit avec le droit des Samis à exercer leurs activités traditionnelles, la pêche et l'élevage de rennes, lequel occupe de vastes espaces.
Réclamant le démantèlement des turbines, plusieurs dizaines de militants, dont de nombreux samis en costume traditionnel, ont bloqué vendredi les accès au bureau du Premier ministre en plein cœur d'Oslo.
Les militants disent vouloir camper sur place jusqu'à samedi, 600e jour depuis la décision de justice, et disposent de chaînes et de cadenas pour s'enchaîner au cas où la police chercherait à les déloger. "Nous voulons le retrait des turbines et que ces terres soient restituées aux Samis de Fosen", a déclaré Elle Ravdna Nakkalajarvi de l'organisation de la jeunesse samie.
Cette action fait suite à une série de blocages de bâtiments officiels qui avaient duré une semaine fin février, début mars à l'occasion du 500e jour depuis le verdict de la Cour suprême. Cette campagne avait alors reçu le soutien, en personne, de Greta Thunberg. Vendredi, les militants ont d'ailleurs diffusé une photographie de la Suédoise tenant une pancarte qui dénonce "une violation des droits humains de 600 jours".
De son côté, le gouvernement a demandé des expertises complémentaires dans l'espoir de trouver des mesures susceptibles de permettre une coexistence entre éoliennes et élevages de rennes.