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La consommation mondiale de gaz devrait légèrement reculer en 2022 du fait de la guerre en Ukraine, qui devrait freiner la progression de la demande pour les années à venir, indique l'AIE mardi.
"La consommation mondiale de gaz naturel devrait se contracter légèrement en 2022 et croître lentement au cours des trois années suivantes, alors que la guerre en Ukraine fait grimper les prix et alimente les craintes de perturbations persistantes des approvisionnements", selon un rapport trimestriel de l'Agence internationale de l'énergie.
Conséquence de cette nouvelle donne géopolitique, la demande mondiale de gaz "devrait augmenter au total de 140 milliards de mètres cube (Gm3) entre 2021 et 2025", soit "moins de la moitié du total prévu précédemment et moins que la progression de 170 Gm3 constatée pour la seule année 2021", marquée par un redémarrage de l'économie mondiale paralysée en 2020 par la pandémie de Covid, constate l'AIE.
Un frein pour les prochaines années imputable "essentiellement" à la plus faible activité économique et à un moindre basculement du charbon et du pétrole vers le gaz. "Un cinquième seulement" de cette baisse de la croissance peut être attribué à une meilleure efficacité énergétique et à un remplacement du gaz par les énergies renouvelables, selon ce rapport. Ce constat met en lumière "la nécessité d'accélérer la transition vers les énergies propres", selon l'AIE.
Face à une "flambée des prix inévitable alors que les pays du monde entier se font concurrence pour les expéditions de gaz naturel liquéfié", Keisuke Sadamori, directeur Marchés et sécurité énergétique au sein de l'AIE, estime que "la réponse la plus durable à la crise énergétique mondiale actuelle consiste à renforcer les efforts et les politiques pour utiliser l'énergie plus efficacement et accélérer les transitions vers les énergies propres", comme le biogaz, le biométhane et l'hydrogène vert.
Cela permettrait de calmer la flambée des prix et "faciliterait l'accès des marchés émergents à des approvisionnements susceptibles de contribuer à court terme à une amélioration de l'intensité carbone et de la qualité de l'air", selon l'AIE.
À l'inverse, l'effort grandissant de l'Europe pour éliminer le gaz russe en le remplaçant par du gaz naturel liquéfié (GNL), conjugué à une capacité mondiale "limitée" à accroître les exportation de GNL, "augmente le risque" de tensions sur le marché, conclut le rapport.