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Plusieurs associations ont annoncé mardi le dépôt d'une plainte contre EDF, accusé d'infractions en matière de protection de l'environnement à la centrale nucléaire de Flamanville (Manche).
"La centrale est le théâtre d'un dangereux laisser-aller en matière de protection de l'environnement", estiment ces ONG, dont le Réseau Sortir du nucléaire et France Nature Environnement, auteurs de ce recours déposé pour "infractions à la réglementation nucléaire et environnementale". La plainte a bien été reçue par le tribunal de Cherbourg, et est en cours d'examen, a indiqué mardi le procureur Yves Le Clair.
La centrale de Flamanville, qui a connu sept incidents de niveau 1 sur l'échelle INES (qui en compte 7) en 2019 et cinq en 2018, avait été placée sous "surveillance renforcée" en septembre dernier par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Elle est à l'arrêt depuis 2019, le réacteur 2 pour maintenance, et le réacteur 1 en raison de problèmes de corrosion. Leur redémarrage est prévu le 31 octobre.
Dans leur plainte, les ONG accusent EDF de 36 infractions au Code de l'environnement et à la réglementation relative aux installations nucléaires, "susceptibles d'entraîner des pollutions et de mettre en danger celles et ceux qui interviennent sur le site". Le texte se base notamment sur un rapport d'inspection produit par l'ASN en 2019.
En décembre, l'Institut de sûreté nucléaire (IRSN), bras technique de l'ASN, jugeait encore la situation de la centrale "très préoccupante" étant donné les "écarts majeurs sur différents équipements de sûreté". Il estimait toutefois "la mise sous surveillance renforcée par l'ASN et le plan d'action d'EDF de nature à améliorer la situation".
Ce dossier concerne les réacteurs 1 et 2 de Flamanville, et non le réacteur en construction, de type EPR, qui connaît aussi d'autres déboires techniques et surcoûts. Contacté par l'AFP, EDF n'a pas réagi dans l'immédiat.