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Dans le flot de mauvaises nouvelles qui s'accumulent sur le front du réchauffement climatique émergent néanmoins ces dernières années des tendances favorables dans la transition énergétique. À l'approche de la COP29, et avant le retour au pouvoir aux États-Unis de Donald Trump, en voici trois.
Entre 0,7°C et 0,9°C de réchauffement en moins
En 2015, à l'approbation de l'accord de Paris, les politiques des différents pays mettaient le monde sur la trajectoire d'un réchauffement d'ici 2100 de 3,5°C par rapport à l'ère préindustrielle, estimait à l'époque l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
Neuf ans plus tard, les nouveaux engagements officiels ont infléchi la trajectoire à 2,6°C-2,8°C, selon les calculs de l'ONU Environnement. Il s'agit d'un resserrement par rapport à l'année dernière, où l'ONU plaçait le monde sur une trajectoire de réchauffement de 2,5°C à 2,9°C.
Si faute de "bond en avant" de l'action des Etats contre le réchauffement, la limite de +1,5°C "sera bientôt morte", alertait récemment l'ONU, l'objectif reste techniquement encore possible, bien que de plus en plus improbable, a fortiori avec la réticence de Donald Trump à renforcer l'action climatique.
Le pic fossile en vue
Actuellement à l'origine de près d'un tiers des émissions mondiales de CO2, la Chine serait proche, selon nombre d'experts, de son pic d'émissions, bien en avance de son engagement de 2030. Le pays installe chaque année des quantités inédites de panneaux solaires.
Selon le site CarbonBrief, qui a examiné chiffres officiels et données commerciales, les émissions chinoises n'ont pas augmenté au troisième trimestre 2024 malgré un rebond du recours au charbon. Elles sont restées au même niveau, voire légèrement en dessous de leur niveau du troisième trimestre 2023.
"Il semble que les émissions se stabilisent aujourd'hui et pourraient commencer à diminuer si l'augmentation rapide des énergies propres se poursuit", explique à l'AFP Lauri Myllyvirta, du Centre de recherche sur l'énergie et la propreté de l'air (CREA).
Toutefois, dans la mesure où il n'existe "aucune mesure qui n'exige que les émissions de la Chine atteignent leur pic maintenant, le risque est que, si le secteur de la construction revient en force, cela se traduise par une augmentation des émissions ou au moins un long plateau", a-t-il ajouté.
La trajectoire de la Chine en matière d'émissions reste donc incertaine.
Mais l'AIE n'en démord pas: depuis 2023, elle anticipe quoiqu'il arrive que le pic mondial de consommation des énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon) interviendra "avant 2030", grâce à l'essor des "technologies propres", même si les pays producteurs de pétrole sont en désaccord et prévoient encore de longues années de croissance.
La transition avance
Le vieil axiome selon lequel croissance économique égale pétrole est désormais obsolète. De plus en plus de régions dans le monde parviennent à combiner croissance économique et réduction des émissions de CO2, selon une étude l'institut de Potsdam pour la recherche sur l'impact du climat.
L'analyse des données de 1 500 régions dans la monde sur les 30 dernières années montre que 30% d'entre elles ont "réussi à réduire leurs émissions (...) tout en continuant à prospérer économiquement".
C'est le cas de la plupart des pays riches, dont les rejets de CO2 baissent depuis des années. Les pays de l'Union européenne ont ainsi réduit leurs émissions de 37% depuis 1990 tandis que le PIB augmentait de 68%, selon la Commission européenne.
La croissance de l'énergie solaire, des pompes à chaleur et des véhicules électriques dépasse de très loin les prévisions d'il y a quelques années. Les énergies renouvelables (solaire, éolien...) ont connu en 2023 une croissance de 50%, "la plus rapide de ces deux dernières décennies", selon l'AIE.
Et en 2025, les renouvelables devraient dépasser le charbon pour devenir la source principale dans la production d'électricité.