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Le gouvernement allemand a indiqué mercredi étudier les moyens de cofinancer un terminal méthanier, alors que le président Donald Trump fait pression pour que l'Allemagne délaisse le gaz russe pour le GNL américain.
"Nous savons que des investisseurs étudient la construction d'un tel terminal (...) le gouvernement fédéral étudie pour sa part les options de financements dans le cadre de programmes fédéraux existants", a indiqué Steffen Seibert, porte-parole de la chancelière allemande.
Il réagissait à un article du Wall Street Journal qui indiquait cette semaine que l'Allemagne, sous pression de M. Trump, avait décidé de se lancer dans la construction dans le nord du pays d'un ou deux terminaux méthaniers, une infrastructure essentielle à l'importation du gaz naturel liquéfié (GNL) que Washington veut vendre aux Européens, très dépendants du gaz russe.
Selon le quotidien américain, la chancelière Angela Merkel veut cofinancer le projet, estimé au total à 500 millions d'euros, et prendre la décision formelle avant la fin de l'année. Interrogée par l'AFP, la chancellerie n'a pas commenté ces affirmations.
Un député conservateur allemand du nord du pays a lui indiqué à l'AFP que Mme Merkel avait annoncé à un groupe de 25 députés concernés le 11 octobre que l'Allemagne allait se lancer dans la construction de tels terminaux. "Nous allons construire un ou deux terminaux en Allemagne, la question est simplement quand et comment", a expliqué Oliver Grundmann, député du parti (CDU) de la chancelière.
M. Trump a multiplié les pressions sur les Européens, Allemands en tête, sur leur dépendance vis-à-vis du gaz russe. Les États-Unis ont même laissé entendre que des sanctions visant un projet de gazoduc sous-marin Allemagne-Russie, le Nord Stream 2, étaient possibles. Le GNL américain reste encore bien trop cher pour pouvoir concurrencer en Europe le gaz russe.
Le porte-parole de Mme Merkel a insisté mercredi sur le fait que la décision de construire un terminal pour le GNL allait se faire indépendamment des pressions américaines. "De (telles décisions) se font en fonction de l'intérêt qu'ont l'Allemagne et l'Europe à avoir une infrastructure pour les importations énergétiques qui soit diversifiée, sûre, compétitive et abordable", a-t-il déclaré.
Le Wall Street Journal a lui salué une "victoire pour Trump". L'Allemagne est d'ailleurs une cible favorite du président américain, qui reproche pêle-mêle à Berlin ses excédents commerciaux, des dépenses militaires trop réduites, une politique migratoire trop généreuse ou encore le maintien de relations commerciales avec l'Iran.