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A l'arrêt depuis près d'un an, la centrale biomasse de Gardanne (Bouches-du-Rhône), la plus grande de France, va reprendre ses activités début 2025 à la suite d'un accord conclu entre son propriétaire GazelEnergie et l'Etat, ont annoncé mardi l'entreprise et le gouvernement.
"Après plusieurs mois de négociations et conformément au cadre défini dans la loi de finances pour 2024, GazelEnergie (...) et l'Etat se sont accordés pour le redémarrage de la centrale (...) pour un fonctionnement annuel de 4.000 heures", a écrit l'entreprise, filiale de l'entreprise EPH du tchèque Daniel Kretinsky, dans un communiqué.
D'une puissance de 150 mégawatts, la centrale de Gardanne, ancienne centrale à charbon en reconversion, doit fournir à terme 6% de la production d'électricité de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur en consommant 850.000 tonnes de biomasse, en grande partie du bois.
Elle était à l'arrêt depuis que l'entreprise avait dénoncé son contrat avec l'Etat à l'automne 2023, en raison de la hausse des coûts de la biomasse.
La ministre déléguée à l'Energie pour le ministère de la Transition écologique, Olga Givernet, a dévoilé mardi matin, lors d'un déplacement à Gardanne, le montant de l'accord finalement trouvé: 800 millions d'euros sur huit ans.
Un montant qui correspond aux "financements de l'Etat pour acheter l'électricité sur 8 ans, pour que la centrale de Provence puisse relancer son activité de biomasse", a-t-elle déclaré à la presse. Selon Mme Givernet, la reprise d'activité au 1er janvier 2025 se traduira par "plus de 90 emplois directs et 500 emplois indirects repris ici".
La ministre a rappelé que l'Etat était engagé dans une "décarbonation de l'industrie, une réindustrialisation également", pour lesquelles il devra s'"appuyer sur des projets solides". Cette annonce intervient au lendemain de la décision prise par le sidérurgiste ArcelorMittal de retarder son projet massif d'acier décarboné à Dunkerque.
Interrogée sur l'impact de l'usine sur la déforestation, Mme Givernet a assuré que cette "utilisation biomasse" était "très encadrée par notre code environnemental".
En novembre 2023, la justice avait donné un an à GazelEnergie pour réaliser une étude d'impact sur les effets indirects de son activité, notamment sur les forêts, à la suite d'une décision en ce sens du Conseil d'Etat, saisi par des associations environnementales. La plus haute juridiction administrative avait alors rappelé qu'un site industriel doit évaluer les effets directs mais aussi indirects de son installation sur l'environnement.
GazelEnergie assure que "l'ensemble des études sont en cours d'instruction par les services de l'Etat" et souligne que "l'empreinte carbone de l'installation a été réduite par dix par rapport au charbon".
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