Plus de la moitié des 35 personnes circulant à bord des cabines du téléphérique toulousain pourra voyager assise. (©Tisséo-SMTC/SMAT/Groupement POMA)
La ville de Brest a inauguré en novembre 2016 un téléphérique reliant les deux bords de la Penfeld. D’autres villes en France souhaitent intégrer ce moyen de transport dans leur paysage urbain. Parmi celles-ci figure Toulouse qui a posé hier les bases de son projet.
Un téléphérique au-dessus de la Garonne en 2020 ?
Le 6 février, le groupement POMA(1) (spécialiste des systèmes de transport par câble), la SMAT (Société de la Mobilité de l’Agglomération Toulousaine) et Tisséo (marque du réseau de transport en commun de Toulouse) ont signé à Toulouse le marché de conception, de réalisation et de maintenance portant sur le futur « Téléphérique Urbain Sud ».
Ce projet de téléphérique urbain vise à relier plusieurs grands pôles du sud de la « ville rose » en traversant la Garonne. Aux deux extrémités du tracé prévu se situent, à l’ouest du fleuve l’Oncopole(2), pôle de recherche sur le cancer, et à l’est l’Université Paul Sabatier où sont scolarisés près de 30 000 étudiants. Grâce au téléphérique, les 3 kilomètres séparant ces sites pourront être parcourus en 10 minutes (contre près de 30 minutes en voiture actuellement). Un arrêt intermédiaire est également prévu à l’hôpital de Rangueil(3).
La capacité totale de transport du téléphérique atteindra 1 500 voyageurs « par heure et par sens », avec une fréquence comparable à celle du métro (une minute trente d’intervalle entre les cabines). Le téléphérique alimenté à l’électricité devrait circuler à une vitesse commerciale de 20 km/h. Tisséo prévoit de disposer de 14 cabines d’une capacité de 35 places (soit près de la moitié de celle d’un bus).
Le projet doit toutefois encore franchir de nombreuses autres étapes. Après une phase de concertation avec les différentes parties prenantes, une enquête publique devrait notamment commencer début 2018. Les travaux pourraient débuter au 3e trimestre 2018, en vue d’une mise en service du téléphérique urbain début 2020.
Un intérêt environnemental et économique selon les porteurs de projet
Les porteurs de projet mettent entre autres en avant les faibles impacts sonore et visuel du téléphérique urbain de Toulouse, qui sera soutenu par seulement 5 pylônes électriques au sol. Comme à Brest, ils insistent plus généralement sur le faible impact environnemental de ce mode de transport « décarboné » (sous réserve que la production d’électricité en amont soit elle-même décarbonée, ce qui est aujourd’hui le cas de la production électrique française à près de 94%).
De plus en plus couramment, c’est également l’intérêt économique du téléphérique urbain qui est cité. A Toulouse, on annonce que les coûts d’investissement de ce moyen de transport sont plus faibles que ceux d’un métro ou d’un tram et que les coûts d’exploitation seront inférieurs à ceux d’une ligne de bus. Le budget du projet avoisine 110 millions d'euros, dont la moitié devrait être consacrée à la conception et la réalisation du téléphérique et l'autre moitié à sa maintenance entre 2020 et 2040.
Pour rappel, la loi de transition énergétique pour la croissance verte adoptée à l’été 2015 entend encourager le développement de la mobilité « propre ». Selon le ministère de l'énergie, une ordonnance sur les transports urbains par câble a déjà « considérablement simplifié les règles de survol des terrains privés ». D’autres projets de téléphériques urbains sont actuellement à l’étude en France, notamment à Orléans, Chambéry, Grenoble et Créteil. A l'étranger, des grandes villes comme Alger, New York et Rio de Janeiro disposent déjà d'un téléphérique urbain.