- Source : EIA
Depuis 2014, le Brésil est le théâtre d’une immense affaire de corruption autour de la compagnie pétrolière publique Petrobras, impliquant plus de 80 personnalités accusées de corruption ou de blanchiment d’argent (opération « Lava Jato(1) »). Cette affaire a entre autres entraîné la destitution de la présidente brésilienne Dilma Rousseff en août 2016. Le groupe Petrobras(2) continue aujourd’hui d’être au cœur de la politique économique brésilienne, compte tenu des importants défis pétroliers du pays.
Dans cette note de synthèse en anglais, l’EIA américaine (Energy Information Administration) actualise ses données énergétiques sur le Brésil et détaille les évolutions en cours dans ce pays de plus de 207 millions d’habitants(3) : nouvelles règles relatives au « contenu local » dans le secteur pétrolier, montée en puissance de la production des gisements pré-salifères, place de l’éthanol dans les transports, etc.
La consommation d’énergie primaire du Brésil, portée par la croissance économique, a augmenté de presque 40% au cours de la dernière décennie, faisant du pays le 8e consommateur d’énergie dans le monde en 2016. Cette consommation repose à près de 47% sur le pétrole selon BP mais aussi en grande partie sur l’hydroélectricité (29% du mix énergétique en 2016).
Le Brésil est actuellement le 9e producteur de pétrole et d’autres hydrocarbures liquides au monde, avec une production de 3,23 millions de barils par jour (Mb/j) en 2016. Les gisements pré-salifères, dont l’exploitation est très technique en raison de l’extrême profondeur (jusqu'à plus de 5 000 m de profondeur pour les gisements les plus prometteurs), occupent une part croissance dans cette production. Le Brésil est également le 2e producteur et le 2e consommateur d’éthanol dans le monde. Près de 60% du parc national de véhicules est « flex fuel », ce qui signifie que leurs moteurs s’adaptent aux différents mélanges d’essence et d’éthanol.
Dans le secteur électrique, le Brésil est l’un des plus gros producteurs d’hydroélectricité au monde (381 TWh en 2016, soit près de 66% du mix électrique brésilien) avec la Chine et le Canada(4). Le Brésil dispose par ailleurs de 2 réacteurs nucléaires (Angra 1 et 2) qui ont compté pour près de 3% de la production électrique nationale en 2016(5). Un 3e réacteur nucléaire pourrait commencer ses opérations commerciales en mai 2018.
Sources / Notes
- Lavage express en portugais.
- Selon l’EIA, Petrobras est la société la plus endettée au monde avec une dette totale de 122,7 milliards de dollars à la fin du 3e trimestre 2016. Le groupe est engagé dans un important programme de cessions d’actifs (objectif de 21 milliards d’euros de cessions en 2017-2018).
- Donnée de la Banque mondiale pour 2016.
- Le Brésil dispose de l’une des plus puissantes centrales hydroélectriques au monde, à la frontière avec le Paraguay : la centrale d’Itaipu, de 14 GW de capacité installée La production de cette centrale aurait atteint 103 TWh en 2016 selon son exploitant, soit davantage que la production électrique de la Belgique en 2016 (87 TWh).
- Donnée de l’AIEA.