- Source : EIA
Avec ses 253 millions d’habitants, l’Indonésie est le 4e pays le plus peuplé au monde en 2014 (son taux d’accroissement démographique avoisine actuellement 1,5% par an). La consommation indonésienne d’énergie primaire a augmenté de 43% entre 2003 et 2013 : la consommation nationale de charbon a plus que doublé durant cette période tout comme celle de gaz naturel depuis 2005. Cette très forte croissance de la demande intérieure d’énergie contraint l’Indonésie à réduire ses exportations qui restent néanmoins très conséquentes, notamment pour le charbon et le gaz naturel liquéfié (GNL).
Dans cette note en anglais, l’EIA américaine détaille les différents défis énergétiques de ce pays aux 17 000 îles. Le pétrole compte encore pour 38% de la consommation d’énergie nationale en 2013 mais l’Indonésie souhaite réduire sa part dans ce mix pour qu’elle se limite à 25% en 2025 en augmentant celles des autres énergies fossiles à au moins 30% pour le charbon (25% en 2013) et 22% pour le gaz naturel (15% en 2013). L’Indonésie encourage ainsi un recours accru au charbon pour produire de l’électricité, en raison des importantes ressources nationales, une incitation qui contraste avec celle de nombreux autres pays dans l’optique de la COP21.
Bien que n’étant plus que le 22e producteur mondial de pétrole (911 000 barils par jour en 2014 contre 1,7 million en 1991), l’Indonésie reste un acteur important du marché pétrolier, notamment au titre de sa position géographique stratégique, avec le détroit de Malacca par lequel transite la plupart des importations d’Asie du Sud-est depuis le Moyen-Orient. L’Indonésie souhaiterait rejoindre l’OPEP fin 2015, près de 7 ans après avoir quitté le cartel de producteurs, afin de renforcer ses relations avec les pays producteurs : l’Arabie saoudite et le Nigéria ont respectivement fourni 28% et 18% des volumes de pétrole importés par l’Indonésie en 2014.
La chute des cours du brut devrait réduire d’un tiers les revenus de l’Indonésie liés aux hydrocarbures en 2015. Le président indonésien Joko Widodo a profité de cette chute pour réduire les subventions aux carburants de 30% en novembre 2014 puis pour supprimer celles en faveur de l’essence en janvier 2015. Entre 2005 et 2014, l'ensemble de ces subventions aux carburants a pesé pour 7% à 27% du budget annuel de l’Indonésie.
Depuis 2011, le pays est le premier exportateur mondial de charbon en tonnage devant l’Australie après avoir quadruplé sa production nationale entre 2003 et 2013 pour répondre à la demande asiatique en forte hausse. L’Indonésie est par ailleurs encore le 5e exportateur de gaz naturel liquéfié (GNL) en 2014 bien que ses exportations aient diminué de 44% depuis 1999.
L’Indonésie se distingue enfin par sa production géothermique (la 3e au monde après les États-Unis et les Philippines) qui compte pour 5% du mix de production électrique national. Le pays compte encore fortement développer son potentiel géothermique qui ne serait exploité qu’à 5% selon ses estimations. Le gouvernement a signé dans cette optique un accord de coopération avec la Nouvelle-Zélande en 2012 pour mener des projets de développement conjoint de cette source d’énergie.