- Source : Ifri
La France et l’Allemagne sont toutes deux engagées dans une phase de transition énergétique (dite « Energiewende » outre-Rhin). Cette dernière prend des trajectoires qui peuvent différer entre les deux pays (par exemple sur la place du nucléaire) mais des ambitions communes existent, notamment en matière d’efficacité énergétique ou de sécurité de l’approvisionnement.
Dans cette note publiée par l’Ifri, le Cerfa (Comité d’études des relations franco-allemandes) constate que de nombreuses avancées ont été réalisées en matière de coopération énergétique entre la France et l’Allemagne d’un point de vue institutionnel, à l’image de la création en 2013 de l’Office franco-allemande pour les énergies renouvelables. La politique énergétique fait partie des priorités des deux pays et constitue désormais « le point de mire » des conseils des ministres franco-allemands, en particulier dans la perspective de la COP21 (l’Allemagne avait soutenu la candidature de la France).
Toutefois, les mesures de coopération concrètes se font attendre : le Cerfa pointe le fait que les partenariats se bornent jusqu’ici essentiellement à des échanges d’informations entre la France et l’Allemagne. L’annonce de François Hollande d’un « Airbus de l’énergie » lors de sa conférence de presse de janvier 2014 avait témoigné des aspirations à des alliances bilatérales, bien qu’elle ait alors semé la confusion (puisqu’il n’existait pas de projet commun de fusion de sociétés).
Les deux pays partagent certains objectifs ambitieux comme la division par 2 de leur consommation d’énergie d’ici à 2050. Des projets concrets, notamment transfrontaliers (entre l’Alsace et le Bade-Wurtemberg), devraient se développer sous l’égide de l’Ademe et de son homologue allemand, la DEnA, qui collaborent déjà fréquemment. Le Cerfa appelle ainsi à multiplier des projets modestes plutôt qu’un immense programme symbolique afin de donner davantage corps à la collaboration énergétique franco-allemande.