« La majorité des principaux pays producteurs de pétrole et de gaz prévoient d'augmenter leur production d'ici à 2030 par rapport à 2021 », avec des investissements dans la recherche de nouveaux champs ou l'expansion de gisements existants, selon Global Energy Monitor. (©Equinor-Ole Jørgen Bratland)
L'industrie pétrolière et gazière « reste ferme dans sa volonté de continuer à développer de nouveaux champs, malgré le consensus qu'aucun nouveau projet pétrolier et gazier n'est compatible avec l'objectif 1,5°C », dénonce l'ONG Global Energy Monitor dans un rapport publié ce 28 mars (accessible en fin d'article).
Le Guyana, en tête des nouvelles découvertes
Les nouvelles découvertes de pétrole et de gaz dans le monde se sont élevées à « au moins 20,3 milliards de barils équivalent pétrole depuis la publication en 2021 de la feuille de route Net Zero de l’Agence internationale de l’énergie », souligne Global Energy Monitor.
Ces nouvelles découvertes de 2022 et 2023 proviennent approximativement pour moitié de 3 pays : le Guyana, l'Iran(1) et la Namibie(2). L'Afrique et l'Amérique du Sud constituent en particulier des « hotspots » pour les nouveaux projets pétroliers et gaziers conventionnels
Parmi les 22 pays évoqués par Global Energy Monitor pour leurs grandes découvertes de pétrole et de gaz en 2022 et 2023, 4 pays ne produisaient pas ou très peu de pétrole ou de gaz naturel jusqu'ici, souligne l'ONG : le Guyana et la Namibie donc mais aussi Chypre et le Zimbabwe (37% des volumes découverts à eux 4).
Compatibilité avec l'objectif « 1,5°C »
Pour rappel, le scénario Net Zero de l'AIE présenté en 2021 prévoyait une chute de 75% de la consommation mondiale de pétrole entre 2020 et 2050 (et de 55% pour celle de gaz naturel et 90% pour celle de charbon). Et surtout - point très commenté lors de la présentation du rapport - « il n’y aurait (dans ce scénario) plus de nouveaux champs pétroliers et gaziers dont le développement serait approuvé » au-delà des projets déjà engagés en 2021.
En 2023, « au moins 20 champs » ont fait l'objet d'une décision finale d'investissement, ouvrant la voie à l'extraction d'environ 8 milliards de barils équivalent pétrole supplémentaires, souligne Global Energy Monitor qui estime que ce volume pourrait être quadruplé d'ici la fin de la décennie.
Consulter le Global oil and gas extraction tracker (Global Energy Monitor, mars 2024).