- Source : IRIS
La production mondiale de biocarburants « a été multipliée par 9 en 20 ans mais sa croissance a fortement ralenti depuis 2010 » (+ 3,9% par an en moyenne entre 2010 et 2019). Elle a chuté de 11,6% en 2020 (par rapport à 2019) dans le contexte de pandémie(2) mais pourrait à nouveau croître de 12,9% en 2021 selon les dernières prévisions de l’AIE(2).
La publication ci-après mise en ligne le 6 mai par l’IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques), dans le cadre de l’Observatoire de la sécurité des flux et des matières énergétiques(3), comporte une grande partie pédagogique détaillant les différentes filières (bioéthanol et ETBE pour la filière essence, biodiesels et huiles végétales hydrotraitées pour la filière gazole) et générations (en fonction du type de biomasse utilisé) de biocarburants. Il y est entre autres rappelé que les biocarburants « restaient encore largement produits à partir de matières agricoles de première génération(4) en 2020 : le maïs a servi à fabriquer les deux tiers de la production mondiale d’éthanol, devant la canne à sucre (26%) ».
Cette étude décrypte les dynamiques régionales du marché des biocarburants et les « ruptures et risques » à venir : « la consommation mondiale de biocarburants pourrait très fortement ralentir à l’horizon 2029 », notamment en raison d'une « baisse durable des mobilités » suite à la crise de Covid-19 et du développement de carburants alternatifs (électricité, GNL, etc.).
L’appui des politiques publiques aux biocarburants est jugé « de plus en plus fragile, notamment au sein de l’UE » qui entend privilégier l'électromobilité mais aussi l'hydrogène « vert ». Cette filière est en outre « particulièrement vulnérable aux menaces posées par le changement climatique sur la stabilité des approvisionnements mondiaux en matières agricoles » mais aussi aux conflits d’usage dans un contexte de croissance démographique et de réduction des terres arables.
Sources / Notes
- « Les mesures de confinement imposées à travers le monde, la mise à l’arrêt de nombreuses économies et la fermeture des frontières ont drastiquement diminué la demande en carburants pour tous les types de transports. Le recul de la production mondiale de biocarburants a été encore plus sévère que celle des carburants fossiles ».
- Prévision de novembre 2020.
- L’Observatoire de la sécurité des flux et des matières énergétiques est coordonné par l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), en consortium avec Enerdata et Cassini, dans le cadre d’un contrat avec la Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS) du ministère des Armées.
- « Les biocarburants de 1re génération sont tirés de produits agricoles. Des démonstrateurs sont en cours d’industrialisation pour produire une 2e génération de carburants à partir des parties non comestibles des végétaux. Enfin, des travaux de R&D sont en cours pour réussir à produire des biocarburants à partir de microorganismes comme les algues ».