- Source : IRIS
Les États-Unis disposent du plus grand parc nucléaire au monde, avec 94 réacteurs « opérationnels » au 15 décembre 2020(1), devant la France (56), la Chine (50) et la Russie (38). L'organisation des filières nucléaires américaine, chinoise et russe est « radicalement différente », soulignent Teva Meyer, Philippe Copinschi et Pierre Laboué dans un rapport mis en ligne le 9 décembre par l’IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques).
Rédigée dans le cadre de l’Observatoire de la sécurité des flux et des matières énergétiques(2), cette publication accessible ci-après détaille les stratégies des États-Unis, de la Chine et de la Russie sur trois grands segments de la filière nucléaire civile : l’extraction de l’uranium, la fabrication du combustible et l’exportation de réacteurs.
Il y est entre autres rappelé que les États-Unis, bien que disposant du plus grand nombre de réacteurs nucléaires en service, ont vu leur « tissu industriel s'être fortement contracté depuis l'accident de la centrale de Three Mile Island en 1979 ». Les auteurs soulignent ainsi qu' « aucun réacteur actuellement en construction à l’international n’est américain, alors que les fabricants russes et chinois multiplient les contrats d’exportation » (le gouvernement américain soutient par ailleurs « généreusement » la recherche industrielle de ses start-up sur les petits réacteurs modulaires dits « SMR »).
L'étude précise également les différentes relations de dépendance affectant la filière nucléaire dans ces différents pays. La Russie a en particulier « fait de l’exploitation de gisements d’uranium à l’étranger l’une des priorités de sa Stratégie Énergie 2035 [...] la production russe ne permet ni de répondre aux besoins de sa propre industrie ni d’accompagner les ambitions internationales de Rosatom ». Le groupe russe est ainsi très fortement présent au Kazakhstan, de loin le premier producteur d'uranium au monde(3), l’Afrique faisant également « partie de ses priorités ».
Sources / Notes
- Données de la base PRIS de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
- L’Observatoire de la sécurité des flux et des matières énergétiques est coordonné par l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), en consortium avec Enerdata et Cassini, dans le cadre d’un contrat avec la Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS) du ministère des Armées.
- Avec 22 808 tonnes extraites en 2019, devant le Canada (6 938 tonnes), l'Australie (6 613 tonnes), la Namibie (5 476 tonnes) et le Niger (2 983 tonnes). Près de 31% des réserves mondiales d’uranium exploitables à 80 $/kg sont situées au Kazakhstan.