- Source : Irena
La Républicaine dominicaine est un pays de 10,6 millions d’habitants qui occupe près des deux tiers de l’île d’Hispaniola en mer des Caraïbes (ce qui correspond à une superficie supérieure à celle de la Suisse), le tiers restant constituant Haïti. Cet État est entre autres connu pour être la première destination touristique des Caraïbes, recevant notamment près de 230 000 touristes français par an(1). Pour satisfaire ses besoins énergétiques, la République dominicaine dépend encore très largement de ses importations d’énergies fossiles, en particulier de produits pétroliers.
Dans ce rapport en anglais(2), l’Irena (Agence internationale des énergies renouvelables) présente un scénario de déploiement massif des énergies renouvelables (EnR) en République dominicaine d’ici à 2030, dit « REmap 2030 ». Ce programme de l’Irena, décliné dans de nombreux pays, étudie les moyens de doubler la part des EnR dans le mix énergétique mondial à l’horizon 2030.
En République dominicaine, les énergies renouvelables comptaient pour environ 16,3% de la consommation d’énergie finale en 2014 (8,7% pour les EnR qualifiées de « modernes » comme le solaire et l’éolien et 7,6% pour la biomasse « traditionnelle »). Selon l’Irena, le secteur électrique constitue « la clé de l’augmentation de la part des énergies renouvelables » dans le pays. En 2014, les EnR comptaient pour 11,6% du mix électrique national (9% pour la seule hydroélectricité) et la République dominicaine s’est d’ores et déjà fixé pour objectif de porter cette part à 25% à l’horizon 2025, notamment grâce à des incitations fiscales et des tarifs d’achat garantis.
En l’état des politiques actuelles, l’Irena estime toutefois que cet objectif de 25% d’EnR dans le mix électrique dominicain ne sera pas atteint en 2025 (cette part est estimée à 21% dans le scénario de référence à l’horizon 2030). L’Agence suggère de faire reposer le développement des EnR en grande partie sur les énergies éolienne et solaire. Selon elle, l’éolien terrestre pourrait en particulier produire, en 2030, 6,1 TWh des 16 TWh d’électricité d’origine renouvelable dans le pays. Cela implique toutefois de construire d’ici là pas moins de 45 fermes éoliennes (avec une capacité éolienne installée de 2,3 GW en 2030) sur les côtes de l’île afin de capter les meilleures ressources en vent.
Le pétrole est de loin la principale source d'énergie de la République dominicaine. (©Irena)
L’Irena émet d’autres recommandations pour accélérer le développement des EnR dans l’industrie (par exemple une hausse de la production de chaleur à partir de bagasse(3) ou grâce à des systèmes solaires thermiques) et dans les bâtiments (par exemple avec des systèmes de refroidissement à partir de l’énergie solaire ou de l’eau de mer). L’Irena recommande également de valoriser les importantes quantités de déchets liés à l’hôtellerie pour produire du biogaz dans des digesteurs.
Au total, les énergies renouvelables pourraient, selon l’Irena, compter pour 27% de la consommation dominicaine d’énergie finale en 2030. Cet essor des EnR nécessiterait des investissements de l’ordre de 566 millions de dollars par an selon l’Agence. Selon les prévisions de cette dernière, d’importantes économies pourraient dans le même temps être réalisées grâce à la réduction des importations de combustibles fossiles ainsi que des émissions de CO2 ou de polluants (ces externalités étant plus difficiles à chiffrer(4)). Le développement soutenu des EnR en République dominicaine nécessite par ailleurs encore de relever un certain nombre de défis, notamment de pouvoir garantir la stabilité de l’approvisionnement électrique malgré une forte pénétration des énergies intermittentes.
Sources / Notes
- Données du gouvernement dominicain datant de 2014.
- Il s'agit ici de l'« executive summary ». Le rapport complet de l'Irena sera publié en septembre 2016.
- Fibre de canne à sucre résiduelle après le broyage.
- Les économies liées à ces externalités atteindraient 1,1 et 4,3 milliards de dollars par an selon l’Irena.