Différentes couleurs de modules photovoltaïques seront disponibles à l’avenir grâce à la technologie du CSEM. (©CSEM)
Lorsqu’il est aujourd’hui question d’un panneau solaire photovoltaïque, on l’imagine de couleur sombre bleu-noir, structuré en un ensemble de cellules apparentes. Le CSEM (Centre Suisse d’Electronique et de Microtechnique) de Neuchâtel s’inscrit en faux contre cette image. Il a mis au point des panneaux solaires blancs, grâce à une nouvelle technologie présentée fin octobre.
Une technologie suisse pour éclaircir les panneaux
Traditionnellement, les panneaux solaires photovoltaïques arborent une teinte sombre. Leur couleur bleu foncée leur permet d’absorber au maximum les rayons du soleil avant de les convertir en électricité. Elle a pourtant un inconvénient important pour les professionnels du bâtiment : les panneaux photovoltaïques ne passent pas inaperçus, d’autant plus que leurs cellules et connecteurs intérieurs restent eux aussi bien visibles.
Pour améliorer l’intégration des panneaux solaires sur différents supports, les chercheurs du CSEM ont ainsi mis au point une technologie permettant de concevoir des modules solaires blancs uniformes. Le blanc reflétant davantage la lumière que les couleurs sombres, on pourrait pourtant craindre une perte importante d’efficacité.
Les futurs modules sont donc conçus pour être spécialement sensibles à la lumière infrarouge. C'est un film nanotechnologique qui donne la couleur au module. Il laisse passer cette lumière infrarouge et réfléchit l’ensemble du spectre lumineux visible. Il pourra être fixé sur n’importe quel module existant ou être intégré à l’intérieur d’un module standard en silicium cristallin durant sa fabrication. Des négociations sont actuellement en cours entre le CSEM et un industriel pour produire ce film à grande échelle. A ce titre, toutes ses données techniques ne sont pas encore dévoilées.
Des nouvelles couleurs pour mieux se camoufler
Les modules de couleurs claires conçus par le CSEM pourraient être incorporés à des structures très diverses. Ils n'auront plus de cellules et de connecteurs visibles et seront donc plus discrets. Les bâtiments constitueront leur premier terrain pour se camoufler (sur les toitures mais aussi sur les façades) mais des applications plus variées s’offrent à eux, par exemple dans l’automobile. Ils pourront être fixés sur des structures planes ou incurvées.
Ces modules devraient être déployés durant l’année 2015 en différents coloris. Leur coût est actuellement estimé par le CSEM entre 150 et 250 francs suisses par module blanc(1), soit de l’ordre de 150 euros en moyenne. S’ils restent plus coûteux que les panneaux actuels(2), ils offrent aux architectes de nouvelles perspectives énergétiques et esthétiques.