La production gazière et pétrolière des États-Unis devrait continuer à augmenter d’ici 2040, sous l’effet de l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels. (©Apache)
L’EIA américaine a publié la semaine dernière ses dernières projections portant sur le mix énergétique des États-Unis d’ici à 2040. Présentation de quelques grandes tendances annoncées, à moins de 10 jours de l’investiture de Donald Trump outre-Atlantique.
Production : une contribution croissante du gaz naturel
La production d’énergie primaire des États-Unis pourrait augmenter de plus de 20% entre 2016 et 2040 selon le scénario de référence retenu par l’« Annual Energy Outlook 2017 »(1) de l’EIA. Cette croissance serait principalement portée par le gaz naturel et les énergies renouvelables hors hydroélectricité (éolien et solaire).
A l’horizon 2040, la production gazière américaine pourrait à elle seule compter pour presque 40% de la production d’énergie du pays selon l’AIE. Cette part pourrait toutefois varier sensiblement selon les ressources et les technologies disponibles et surtout selon les prix sur les marchés. Il en est de même pour le pétrole dont la production pourrait croitre jusqu'en 2025 avant de se stabiliser en raison de l’exploitation de gisements moins productifs de « tight oil ».
La production américaine de charbon devrait en revanche chuter dans les prochaines décennies, toujours selon le scénario de référence de l’EIA qui intègre la mise en œuvre du Clean Power Plan (dont l’application est aujourd’hui suspendue). L’EIA note que la part du charbon devrait diminuer dans le mix énergétique américain au profit du gaz et des énergies renouvelables à des fins de production électrique.
Selon l’EIA, la production nucléaire américaine pourrait enfin très légèrement baisser d’ici à 2040, les arrêts de centrales étant quasiment compensés par la mise en service de nouvelles tranches (4 réacteurs à eau pressurisée sont actuellement en cours de construction). La baisse de cette production pourrait en revanche s’accélérer après 2040 si de nombreuses centrales sont arrêtées après 60 ans d’activité.
Consommation : une demande quasiment « flat » permettant d’augmenter les exportations
La consommation américaine d’énergie pourrait, selon l’EIA, augmenter dans des proportions bien plus limitées que la production. Le scénario de référence indique une hausse de seulement 5% de la demande entre 2016 et 2040 (allant jusqu’à 11% dans le cas d’un scénario de forte croissance économique).
Dans ces conditions, les États-Unis pourraient intensifier leurs exportations d’énergie et accéder au statut d’exportateur net à l’horizon 2026 (le pays est importateur net depuis 1953). Cette évolution résulterait en particulier d’une forte hausse des exportations gazières, notamment sous forme liquéfiée (GNL) pour toucher des marchés éloignés. Les États-Unis devraient rester importateurs nets de pétrole sur la période, sachant que le pays importe principalement du brut et exporte des produits pétroliers.
L’EIA envisage par ailleurs une forte chute de l’intensité énergétique aux États-Unis et une baisse d’environ 2% des émissions américaines de CO2 liées à l’énergie sur la période, en retenant une application du Clean Power Plan dans les différents États américains. Les décisions du 45e Président des États-Unis Donald Trump seront à cet égard importantes, ce dernier s’étant engagé durant sa campagne à mettre fin aux politiques environnementales défavorables à l’industrie charbonnière.
Fin 2016, les États-Unis seraient devenus exportateurs nets de gaz naturel. (©Connaissance des Énergies d’après EIA)