- Source : Ifri
Aux États-Unis, « le démantèlement réglementaire caractérise la présidence de Donald Trump » sur les questions énergie-climat. Parmi les politiques de l’administration Obama remises en cause figure en particulier le Clean Power Plan (qui fixait des restrictions sur le niveau d’émissions des centrales électriques) qui a été remplacé en juin 2019 par l’Affordable Clean Energy Rule (« une régulation beaucoup plus faible qui libère largement les États des principales contraintes fédérales »).
Dans l’éditorial ci-après publié le 6 décembre par le Centre Énergie & Climat de l’Ifri, Arnault Barichella(1) estime que « les questions climatiques n’ont jusqu’à présent jamais constitué un enjeu majeur dans aucune campagne présidentielle américaine ». Selon lui, l’élection présidentielle de 2020 sera au contraire marquée par l’importance des sujets liés à l’énergie et au climat.
Côté démocrates, le « Green New Deal » (proposition de loi portant sur une « transition post-énergies fossiles » de l’économie américaine) se trouve au cœur de la primaire. Côté républicains, la réponse affichée au défi climatique passe par la promotion de combustibles fossiles « propres » grâce à la capture et au stockage des émissions de CO2. Précisons toutefois que le charbon, censé revenir en grâce avec ces technologies, décline très fortement aux États-Unis « en raison de la concurrence du gaz de schiste et des énergies renouvelables ».
Une victoire des démocrates à l’élection présidentielle « ne transformerait pas nécessairement la situation politique, du moins pas immédiatement » en matière de politique climat-énergie, sachant que l’élection sénatoriale de 2020 semble « favoriser des conservateurs sortants » (empêchant par la même occasion les démocrates d'obtenir la majorité dans les deux Chambres). En cas de réélection de Donald Trump, Arnault Barichella estime que la politique énergie-climat devrait peu évoluer : « le soutien modeste (du Président actuel) pour l’énergie nucléaire et les technologies CSC demeurerait insuffisant » tandis que la « domination américaine » dans les énergies fossiles resterait la priorité.
Sources / Notes
- Arnault Barichella est Doctorant à Sciences Po. Ses recherches se concentrent sur l'analyse comparative des politiques énergétiques et climatiques aux États-Unis et en Europe.