En avril 2017, la production du parc photovoltaïque américain était supérieure de 48,5% à celle d’avril 2016. (©Duke Energy)
S’il a souvent été question des énergies fossiles dans les discours de Donald Trump, les énergies éolienne et solaire photovoltaïque continuent de progresser rapidement outre-Atlantique. Illustration.
Plus de 10% du mix électrique américain en mars 2017
En mars 2017, l’éolien et le solaire ont compté pour la première fois pour plus de 10% de la production électrique mensuelle des États-Unis, selon les dernières données de l’EIA(1). La part des deux filières dans le mix électrique américain varie sensiblement au cours de l’année, en fonction de la disponibilité des ressources en vent et en soleil mais aussi de la demande d’électricité (qui ne correspond pas nécessairement aux périodes de production intermittente).
Sans surprise, la production photovoltaïque augmente fortement en été, compte tenu du plus grand nombre d’heures d’ensoleillement. Les ressources en vent varient elles aussi selon les saisons, avec des divergences d’un État à un autre : la production éolienne du Texas ou de l’Oklahoma est par exemple plus forte durant le printemps tandis que celle de la Californie augmente généralement en été selon l’EIA. En 2016, les facteurs de charge moyens des filières éolienne et photovoltaïque ont respectivement atteint 34,7% et 27,2%(2).
En 2016, le facteur de charge mensuel du parc photovoltaïque américain a varié entre 15,5% en décembre et 35% en mai. (©Connaissance des Énergies, d’après EIA)
Précisons que la contribution de l’éolien et du solaire dans le mix de production électrique culmine dans l’État de l’Iowa (37% en 2016). C’est par ailleurs au Texas, grand État pétrolier que l’éolien a produit le plus d’électricité en 2016. La production éolienne dépasse généralement celle issue du solaire, sauf dans quelques États comme la Californie et l’Arizona.
Un doublement de la production photovoltaïque entre 2014 et 2016
Au cours des cinq dernières années, la production éolienne américaine a augmenté de 61,1% pour atteindre 226,9 TWh en 2016. La production photovoltaïque des États-Unis, qui a pour sa part approximativement doublé entre 2014 et 2016, s’est élevée à 52,8 TWh l’an dernier.
L’année 2016 a notamment été marquée par un quasi-doublement des installations de capacités solaires photovoltaïques dans le pays et par la mise en service du premier parc éolien offshore au large des côtes américaines. Au total, les énergies éolienne et solaire photovoltaïque ne comptaient toutefois encore que pour près de 7% de la production électrique américaine en 2016.
Le gaz naturel était la première source du mix électrique américain en 2016 mais le charbon a produit davantage d’électricité lors des 4 premiers mois de 2017. (©Connaissance des Énergies, d’après EIA)
Une production électrique « renouvelable » supérieure à celle du parc nucléaire
En mars et avril 2017, la production électrique totale d’origine renouvelable des États-Unis a dépassé celle du parc nucléaire national (99 réacteurs en service). Ce fait inédit est entre autres dû à la forte production hydroélectrique des États-Unis (6,5% de la production électrique américaine en 2016). Cette filière renouvelable historique présente l’avantage d’accompagner le développement des sources renouvelables intermittentes, grâce à sa production plus prévisible et sa capacité de stockage des surplus d’électricité sur le réseau au sein des « STEP »(3).
Signalons par ailleurs que le « King Coal » a retrouvé, durant le premier tiers de l’année 2017, sa première place dans le mix électrique américaine, avec une hausse de 7% de sa production par rapport à la même période en 2016, au détriment du gaz naturel (- 15% en raison de la hausse des prix du gaz). Une nouvelle peu réjouissante dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique.