- Source : Ifri
A fin 2014, l’Algérie dispose des 2eréserves prouvées de gaz naturel en Afrique (4 500 milliards de m3 selon BP) et les 4e réserves prouvées de pétrole du continent (12,2 milliards de barils). Le secteur des hydrocarbures algérien, qui est essentiel à la bonne santé économique du pays, est pourtant confronté à de grandes difficultés.
Dans cette étude publiée par le Centre Énergie de l’Ifri, Benjamin Augé précise les fragilités de ce secteur qu’il avait déjà signalées il y a près d’un an et demi : cadre légal encore peu clair, tendance au nationalisme pétrolier, scandales passés au sein de la société nationale Sonatrach, problèmes de sécurité, etc. Il détaille en particulier la situation compliquée de Sonatrach dont la direction a été renouvelée mi-mai 2015. Dans le contexte d’effondrement des cours du pétrole brut, Sonatrach est encore davantage mis en difficulté si bien que la société pourrait devoir modifier son très ambitieux programme d’exploration portant sur la période 2014-2019 (102 milliards de dollars d’investissements prévus).
La production algérienne de gaz naturel reste de loin la plus importante parmi les pays africains (83,3 milliards de m3 en 2014) mais elle a peu évolué au cours des 10 dernières années alors même que la consommation gazière domestique est en constante augmentation. De plus, les compagnies privées étrangères ont très fortement réduit leurs investissements en Algérie et Sonatrach se retrouve quasiment seule à devoir supporter les coûts d’exploration et d’extraction. Depuis la loi sur les hydrocarbures de 2005, des appels d’offres sur de nouveaux permis d’exploration ont été lancés sans rencontrer le succès escompté : seuls 13 permis ont été attribués depuis 2008.
Alors que les gisements géants de gaz algériens arrivent à maturité (Hassi Messaoud, Hassi R’mel), il semble aujourd’hui difficile de compenser la future perte de production. Le pays compte encore sur ses ressources de gaz de schiste qui seraient les 3e au monde derrière celles de la Chine et de l’Argentine selon les estimations de l’EIA américaine. L’exploitation de ces hydrocarbures non conventionnels n’a toutefois pas non plus convaincu les investisseurs étrangers à l’heure actuelle et pourrait être menacée par des opposants qui réclament un moratoire sur les gaz de schiste.
Pour rappel, les exportations algériennes de gaz et de pétrole représentent 97% des exportations totales du pays en valeur.