Les panneaux solaires du parc photovoltaïque de Toulouse Oncopole sont surélevés par rapport aux autres centrales au sol, la centrale étant située « au niveau des basses terrasses de la Garonne ». (©Urbasolar)
À Toulouse, la plus grande centrale solaire de France « en milieu urbain » va voir le jour sur le site de l’ancienne usine « AZF »(1). Le premier panneau photovoltaïque de ce parc a été posé le 28 août, en présence des différents acteurs du projet(2).
Un parc photovoltaïque au sol s’étendant sur 25 hectares
Les 34 800 panneaux photovoltaïques de la future centrale de Toulouse « Oncopole » vont s’étendre sur 25 hectares, sur des terrains de l’ancienne usine « AZF ». Ce projet va permettre « la revalorisation d’un site fortement pollué et sa renaissance », souligne la société montpelliéraine Urbasolar(3), conceptrice et future exploitante du parc(4).
La centrale aura une puissance crête de 15 MWc et pourrait produire près de « 19 350 MWh par an, soit la consommation (électrique) annuelle de 4 100 foyers » selon Urbasolar. Cette production attendue correspondrait à un facteur de charge de l’installation de 14,7% (le facteur de charge moyen de la filière en France métropolitaine a atteint 14% en 2018 selon RTE(5)).
Urbasolar annonce « la mise en œuvre de procédés d’installation innovants » sans donner de détails sur ceux-ci, présentés comme « confidentiels ». Outre les performances techniques du projet, l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) lancé en 2017 par la Régie municipale d’électricité avait souligné l'importance de « l’insertion paysagère du projet » et son « appropriation par les citoyens »(6).
Un investissement ouvert aux Toulousains
Urbasolar souligne la dimension artistique de sa centrale « conçue en land art et validé par les Architectes et Bâtiments de France » : des panneaux colorés intercalés entre les modules photovoltaïques doivent offrir des vues différentes depuis le ciel « en fonction de l’angle de vision, depuis l’aéroport de Blagnac ou le futur téléphérique au-dessus de la Garonne ». Arnaud Mine, président d’Urbasolar qualifie à ce titre la future centrale d’ « acte culturel ».
Les Toulousains pourront investir dans ce projet, via la SCIC Citoy'enR (société coopérative d'intérêt collectif) « à hauteur de 2% du capital, ce qui représente un investissement d'environ 40 000 € »(7)(cette participation citoyenne permet à Urbasolar de bénéficier d’un bonus de 3€/MWh sur le tarif d’achat). Le coût de production attendu du parc - retenu dans le cadre de la 4e période de l’appel d’offres sur les centrales au sol(8) - n'est pas communiqué par Urbasolar.
La mise en service du parc de Toulouse Oncopole est envisagée en mars 2020. À fin juin 2019, l'Occitanie est la région de France possédant le plus grand parc solaire photovoltaïque (65 883 installations, de près de 1,9 GW de puissance cumulée) avec la Nouvelle-Aquitaine (62 551 installations, 2,3 GW installés) selon les dernières données ministérielles(9).