Centrale géothermique de « Nuova Monterotondo » en Toscane. (©Enel Green Power)
Le gouvernement italien a officialisé le 10 novembre sa nouvelle stratégie énergétique nationale d'ici à 2030(1). Celle-ci prévoit entre autres la fermeture des centrales à charbon du pays d’ici à 2025. Les principaux points à retenir.
Fin du charbon et croissance des renouvelables
Au terme de près d’un an de consultations, l’Italie a adopté sa nouvelle stratégie énergétique qui doit entre autres permettre d’améliorer la compétitivité du pays, lutter contre le réchauffement climatique(2) et renforcer la sécurité d’approvisionnement.
Symbole de sa transition énergétique, l’Italie s’engage avec cette stratégie à arrêter ses centrales électriques à charbon d’ici à 2025. D’une puissance cumulée de près de 8 GW, ce parc de centrales comptait encore pour 16% de la production électrique italienne en 2016 (les énergies renouvelables et le gaz naturel complètent schématiquement ce mix à parts à peu près égales). Selon le ministre italien en charge de l’industrie Carlo Calenda, ces fermetures pourraient coûter entre 3,8 et 4 milliards d’euros(3).
La stratégie énergétique italienne fixe par ailleurs plusieurs cibles pour poursuivre le déploiement des énergies renouvelables, avec un objectif de 28% dans la consommation d’énergie finale italienne en 2030 (contre 17,5% en 2015). D’ici à 2030, il est en particulier prévu de porter la part des renouvelables à 55% dans le mix électrique et à 21% dans les transports (contre 6,4% en 2015)(4). Pour pallier l’intermittence des filières éolienne et photovoltaïque, précisons que 5 GW de stations de transfert d’énergie par pompage (STEP) doivent être construites.
Le gaz naturel, toujours central dans le mix énergétique italien
Pour mettre en œuvre sa transition énergétique, l’Italie projette de réduire sa consommation d’énergie (réduction de 10 Mtep de la consommation annuelle d'énergie finale entre 2015 et 2030), en particulier de pétrole (- 13 Mtep par an d’ici 2030) et d’améliorer de 30% son efficacité énergétique.
Ces objectifs constituent un préalable à la réduction de la dépendance énergétique de l’Italie aux importations, le pays souhaitant limiter à 64% ses besoins énergétiques couverts grâce à ces dernières en 2030 (contre 76% en 2015). L’Italie pourrait ainsi réduire sa facture énergétique et espère diminuer dans le même temps les prix de l’électricité domestiques au niveau de la moyenne européenne.
Le gaz naturel, importé à près de 90%, devrait pour sa part conserver une place centrale dans le mix énergétique italien. L’Italie entend promouvoir des projets de gazoducs comme le TAP (Trans-Adriatic Pipeline) avec l’Azerbaïdjan et EastMed avec l’est de la Méditerranée (le pays pouvant également diversifier son approvisionnement grâce au GNL)
Pour rappel, l’Italie a d’ores et déjà rempli ses objectifs à l’horizon 2020 dans le cadre du Paquet Énergie-Climat européen : le pays a en particulier réduit de près de 20% ses émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2014 alors que son objectif était de 18% d’ici à 2020. L’Italie s’est fixée pour objectif de réduire ses émissions de 39% d’ici à 2030 et de 63% d’ici à 2050 (toujours par rapport au niveau de 1990).
Le gaz naturel et le pétrole ont compté chacun pour 38,4% de la consommation italienne d’énergie primaire en 2016. (© Connaissance des Énergies, d’après BP Statistical of World Energy 2017)