D'après les dernières estimations de l'AIE, la demande mondiale de pétrole pourrait dépasser 99 millions de barils par jour en 2020, soit 7,2% de plus qu'en 2014. (©Anadarko)
Si la consommation de pétrole n'a pas encore dépassé son record de 2019, cela pourrait être le cas en 2024. La croissance a toutefois tendance à s'essouffler, en particulier en Occident.
Etat des lieux : un niveau record encore attendu en 2024
Le monde devrait ainsi consommer 104,5 millions de barils de pétrole par jour (Mb/j) en moyenne en 2024, puis 106,3 Mb/j en 2025 après 102,2 Mb/j en 2023, selon les projections mensuelles de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).
Au 1er trimestre 2024, la demande de pétrole a augmenté de 1,6 million de barils par jour, contre une croissance de plus de 3 millions de barils quotidiens au milieu de l'année dernière, a relevé l'AIE. La croissance globale de la demande devrait ralentir à 930 000 b/j en 2024.
La décélération du niveau de croissance de la demande de pétrole se poursuit, mais la demande continue bien d'augmenter et devrait encore atteindre un niveau record en 2024, à 102,9 mb/j, ajoute l'institution.
En attendant, la demande mondiale devrait atteindre un niveau record de 103,2 millions de barils par jour en 2024. Du côté de l'offre, la production mondiale en 2024 devrait augmenter de 770 kb/j pour atteindre 102,9 mb/j, principalement alimentée par les pays non membres de l'OPEP+, emmenés par les États-Unis : la production hors OPEP+ augmentera de 1,6 mb/j, tandis que celle de l'OPEP+ pourrait diminuer de 820 kb/j si le cartel des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés maintient ses réductions volontaires.
L'Asie domine nettement la consommation mondiale de pétrole, avec près de la moitié de la consommation globale. Elle est suivie par l'Amérique du Nord et l'Europe, quand l'Afrique, l'Amérique du Sud et l'Océanie affichent des niveaux beaucoup plus faibles.
Continent | Consommation |
---|---|
Afrique | 2 329,61 TWh |
Asie | 24 734,36 TWh |
Europe | 9 440,40 TWh |
Amérique du Nord | 12 689,96 TWh |
Océanie | 657,77 TWh |
Amérique du Sud | 2 828,62 TWh |
Monde | 52 969,59 TWh |
Évolution de la consommation dans le monde
La consommation mondiale de pétrole a suivi une tendance à la hausse depuis des décennies, reflétant l'augmentation de la demande énergétique mondiale en raison de la croissance démographique, de l'industrialisation et de la motorisation. Malgré un léger recul en 2020 dû à la pandémie de COVID-19, la demande est repartie à la hausse les années suivantes, ce qui montre la résilience de la demande de pétrole.
Année | Consommation |
---|---|
1965 | 17996,53 TWh |
1966 | 19352,66 TWh |
1967 | 20744,31 TWh |
1968 | 22499,12 TWh |
1969 | 24363,57 TWh |
1970 | 26520,38 TWh |
1971 | 28021,11 TWh |
1972 | 30139,71 TWh |
1973 | 32560,59 TWh |
1974 | 32120,80 TWh |
1975 | 31746,92 TWh |
1976 | 33782,32 TWh |
1977 | 34960,31 TWh |
1978 | 36550,02 TWh |
1979 | 37114,26 TWh |
1980 | 35525,13 TWh |
1981 | 34268,04 TWh |
1982 | 33208,07 TWh |
1983 | 32956,61 TWh |
1984 | 33680,13 TWh |
1985 | 33667,10 TWh |
1986 | 34712,90 TWh |
1987 | 35404,36 TWh |
1988 | 36551,46 TWh |
1989 | 37164,04 TWh |
1990 | 37676,57 TWh |
1991 | 37663,04 TWh |
1992 | 38147,17 TWh |
1993 | 37961,34 TWh |
1994 | 38782,06 TWh |
1995 | 39460,77 TWh |
1996 | 40334,64 TWh |
1997 | 41453,45 TWh |
1998 | 41670,18 TWh |
1999 | 42383,22 TWh |
2000 | 42978,04 TWh |
2001 | 43377,22 TWh |
2002 | 43676,04 TWh |
2003 | 44652,22 TWh |
2004 | 46387,81 TWh |
2005 | 46887,75 TWh |
2006 | 47388,00 TWh |
2007 | 47942,97 TWh |
2008 | 47537,80 TWh |
2009 | 46489,17 TWh |
2010 | 47971,41 TWh |
2011 | 48312,62 TWh |
2012 | 49113,69 TWh |
2013 | 49590,31 TWh |
2014 | 49934,68 TWh |
2015 | 50964,02 TWh |
2016 | 51992,56 TWh |
2017 | 52866,46 TWh |
2018 | 53405,14 TWh |
2019 | 53512,84 TWh |
2020 | 48609,65 TWh |
2021 | 51349,66 TWh |
2022 | 52969,59 TWh |
Globalement, la croissance de la demande reste tirée par les pays émergents et en premier la Chine, mais l'AIE y observe une décélération par rapport à 2023 et la reprise post-Covid.
Consommation en France
Évolution
La consommation de pétrole en France a culminé dans les années 1970 avant de commencer à diminuer progressivement. Cette réduction est attribuable à une transition énergétique des centrales à fioul à l'énergie nucléaire et une efficacité énergétique accrue, notamment dans les transports.
Malgré quelques fluctuations, cette tendance à la baisse a été soutenue, avec une consommation tombant à 808,75 TWh en 2022, marquant une baisse significative depuis les années 1980.
Année | Consommation |
---|---|
1965 | 637,30 TWh |
1970 | 1116,33 TWh |
1973 | 1506,03 TWh |
1975 | 1307,88 TWh |
1980 | 1309,01 TWh |
1985 | 1012,84 TWh |
1990 | 1077,65 TWh |
1995 | 1070,70 TWh |
2000 | 1138,98 TWh |
2005 | 1109,28 TWh |
2006 | 1106,11 TWh |
2007 | 1078,22 TWh |
2008 | 1057,44 TWh |
2009 | 1015,34 TWh |
2010 | 980,46 TWh |
2011 | 959,39 TWh |
2012 | 927,17 TWh |
2013 | 915,13 TWh |
2014 | 885,45 TWh |
2015 | 885,43 TWh |
2016 | 879,34 TWh |
2017 | 883,07 TWh |
2018 | 880,22 TWh |
2019 | 872,81 TWh |
2020 | 744,66 TWh |
2021 | 810,63 TWh |
2022 | 808,75 TWh |
Le pétrole creuse de moins en moins la balance énergétique de la France.
Recul en 2023
La consommation totale des produits pétroliers (carburants, fioul domestique, lubrifiants, bitume, matières premières pour la pétrochimie) a atteint 65 millions de tonnes en 2023, contre 66 millions en 2022 et 67 millions en 2021, a indiqué l'Ufip lors de sa conférence annuelle.
La consommation de produits pétroliers en France a ainsi baissé de 1,6% en 2023, selon des chiffres divulgués par le syndicat professionnel des entreprises pétrolières, et même une baisse de 10,6 % par rapport à 2019, l'année de référence précédant la pandémie de Covid-19.
La baisse a été "plus marquée" pour certains produits, comme le carburant aérien, qui n'a pas encore retrouvé ses niveaux prépandémiques, ainsi que le fioul domestique, en recul "en raison d'un climat plutôt chaud par rapport à la moyenne" et du basculement structurel de ce mode de chauffage des particuliers vers d'autres énergies.
Si l'on tient compte des carburants routiers (gazole et essence), la baisse atteint 2,6% en 2023 sur un an, avec un recul en moyenne de 1,1% par an depuis 2019. Plus exactement, la consommation de diesel recule (-5,5% en 2023, -11,7% par rapport à 2019), tandis que la demande d'essence sans plomb continue de croître '+5,3% en 2023 et +21,9% par rapport à 2019).
En moyenne, la demande pour l'ensemble des produits pétroliers recule de 2,7% par an depuis 2019, une baisse insuffisante au regard des objectifs que la France s'est fixés pour réduire la part des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) dans les énergies consommées, de 60% en 2021 à 42% en 2030 et à 29% en 2035. Il faudrait que la demande baisse de 6% par an.
Quels facteurs impactent la demande en pétrole ?
La croissance économique est un facteur essentiel regardé par tous les analystes, et particulièrement en Asie, aux USA et en Europe.
La baisse des cours du prix du pétrole brut est toujours susceptible de soutenir la demande, mais est contrebalancée par l’émergence d’économies moins « intensives » en pétrole et par la diminution programmée de la part de cette énergie dans les mix énergétiques nationaux.
Parmi les changements importants, on note l'arrivée de nouveaux avions plus sobres en kérosène, les gains d'efficacité énergétique et l'essor des véhicules électriques.
Prévisions pour le futur
L'appétit du monde pour le pétrole "continue de s'essouffler" sous l'effet de l'électrification du parc automobile et de la fin du rattrapage de la consommation post-covid, a indiqué vendredi l'Agence internationale de l'énergie (AIE) dans son rapport mensuel.
Les prévisions laissent entrevoir un pic de consommation pour cette décennie, selon l'AIE/
Pour 2025
La demande globale l'an prochain atteindrait plus de 104 mb/j, avec une croissance de la demande estimée à 1,2 mb/j, légèrement au-dessus de celle de 2024 selon l'AIE.
La demande de pétrole devrait donc bien connaître en 2025 une croissance robuste et un nouveau record, selon des premières prévisions de l'OPEP. Le monde consommerait 106,2 millions de barils de pétrole en moyenne chaque jour, contre une estimation de 104,4 millions en 2024 et 102,1 en 2023.
Ces prévisions placent la demande d'or noir vers un nouveau record, en dépit des appels d'experts du climat à réduire la consommation d'énergies fossiles, plus gros contributeurs au réchauffement climatique.
Cette hausse de la demande d'or noir sera tirée "par la poursuite d'une activité économique solide en Chine et la croissance soutenue attendue dans d'autres pays non membres de l'OCDE", souligne le cartel des pays pétroliers.
Un pic de la demande mondiale d'ici la fin de la décennie ?
La croissance de la consommation mondiale de pétrole pourrait fortement ralentir dans les cinq années à venir, « laissant entrevoir un pic de la demande » selon le dernier rapport annuel de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) consacré au pétrole(1).
Au cours des 5 prochaines années, l'AIE s'attend à un ralentissement notable de le demande mondiale de pétrole « à mesure que la transition énergétique progresse ». Sur la base des politiques et tendances de marché actuelles, cette demande pourrait croître de 6% entre 2022 et 2028 et atteindre 105,7 millions de barils par jour (Mb/j)(2) à cet horizon selon les prévisions de l'Agence.
Cette croissance de la demande de pétrole se réduit d'année en année : une hausse de 2,4 Mb/j de la consommation mondiale est ainsi attendue en 2023 (par rapport à 2022), contre seulement 0,4 Mb/j en 2028 (par rapport à 2027). Un « pic de la demande mondiale de pétrole est en vue avant la fin de cette décennie », s'avance même Fatih Birol, directeur exécutif de l'AIE.
L'AIE envisage une baisse de la consommation de pétrole dans les transports après 2026 (et dès après 2023 pour l'essence), compte tenu notamment du développement du parc de véhicules électriques, mais celle-ci devrait être compensée par une forte demande de la pétrochimie (les GPL, l'éthane et le naphta pourraient être à l'origine de plus de la moitié de la hausse de la demande mondiale de pétrole entre 2022 et 2028).
D'un point de vue géographique, l'AIE envisage une baisse de la consommation de pétrole entre 2022 et 2028 en Europe (- 0,6% par an sur la période) et en Amérique du Nord (- 0,8% par an).
L'Agence souligne également sans surprise l'influence des prix du pétrole sur la demande future (le scénario central retient un prix de 76 $ par baril de brut de mer du Nord sur l'ensemble de la période considérée). Dans un scénario de « prix haut » (+ 2,5% par an), la demande mondiale de pétrole en 2028 pourrait être réduite de 430 000 barils par jour par rapport au scénario de référence de l'AIE. Inversement, des prix en baisse du pétrole pourraient fortement stimuler la consommation (+ 670 000 b/j en 2028 par rapport au scénario de référence).
Selon l'AIE, les grands producteurs de pétrole « maintiennent leurs plans de renforcement de leurs capacités de production même si la croissance de la demande ralentit ». Les principales hausses de capacités de production envisagées d'ici 2028 pourraient provenir des États-Unis (+ 2,6 Mb/j entre 2022 et 2028), et dans une moindre mesure du Brésil (+ 1,0 Mb/j) et du Guyana (+ 0,9 Mb/j). Au sein de l'OPEP+, les hausses de capacités de production de l'Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et de l'Irak devraient permettre de compenser les baisses de capacités d'autres membres de ce groupe de producteurs très influent.
Au total, l'AIE estime que les marchés pétroliers disposeront d'ici à 2028 d'« un coussin de capacité inutilisée d'au moins 3,8 Mb/j ».
Précisons que l'AIE rappelle que « comme toujours » de nombreuses incertitudes pèsent sur ses prévisions, y compris à moyen terme. Parmi les « risques » identifiés, l'Agence cite entre autres les conditions économiques incertaines, les décisions de l'OPEP+ et la politique de raffinage de la Chine.
L'AIE rappelle entre autres que l'Arabie saoudite, tête de proue de l'OPEP+ qui a annoncé récemment de nouvelles coupes de production pour faire remonter les cours du pétrole(3), envisage de porter ses capacités de production à 13 Mb/j en 2027, en se concentrant sur ses champs pétroliers géants.
Un recul majeur des énergies fossiles au profil des filières décarbonées
Dans son Energy Outlook, BP présente 3 scénarios d’évolution du système énergétique mondial d’ici à 2050 : « Business-as-usual » (BAU, dans la lignée des politiques annoncées), « Rapid » (visant à limiter le réchauffement en dessous de 2°C d’ici à 2100(4)) et « Net Zero » (réchauffement limité à 1,5°C). Tous ces scénarios s’appuient sur des technologies existantes et « reflètent un large éventail de possibilités illustrant l'incertitude entourant les marchés de l'énergie jusqu'en 2050 »(5).
BP présente certaines tendances communes à ces 3 scénarios, notamment une hausse de la consommation mondiale d’énergie d’ici à 2050 (+ 0,7% par an dans le scénario BAU, + 0,3% par an dans les deux autres, contre + 2% par an en moyenne lors des deux dernières décennies), liée en particulier au « rattrapage » des économies émergentes, plus urbanisées et aspirant à un niveau de vie plus élevé.
L’évolution du mix énergétique mondial d’ici à 2050 sera marquée par un recul des énergies fossiles (plus ou moins important selon les scénarios) au profit des filières renouvelables. BP estime en particulier que la consommation mondiale de pétrole, durablement affaiblie par la crise du Covid-19, a atteint un pic en 2019 (dans ses scénarios « Rapid » et « Net Zero », le scénario « BAU » prévoyant un plateau), le rythme et l’ampleur de la baisse à venir d’ici 2050 étant liée à la vitesse du mouvement d’électrification du transport routier et aux progrès d’efficacité énergétique(6).
Le gaz naturel est « plus résilient » que le pétrole (et a fortiori que le charbon) dans les scénarios de BP : se substituant au charbon dans les pays en voie de développement, il est présenté comme un allié de la transition énergétique lorsqu’il est associé à des systèmes de capture, stockage et utilisation du CO2 (CCUS).
Les énergies renouvelables, éolien et solaire en tête, connaissent quant à elles un déploiement massif dans tous les scénarios de BP d’ici à 2050, grâce à de nouvelles baisses de coûts et aux politiques de transition énergétique. Dans son scénario Rapid, BP estime que les filières renouvelables hors hydroélectricité pourraient compter pour 45% de la consommation mondiale d’énergie primaire en 2050, contre seulement 5% en 2018.
L’hydroélectricité et l’énergie nucléaire progressent également dans tous les scénarios de BP (en particulier dans les scénarios les plus ambitieux de lutte contre le changement climatique). Le nucléaire devrait se développer massivement en Chine (qui pourrait compter pour plus de 15% de la production nucléaire mondiale en 2050 selon les scénarios Rapid et Net Zero, contre 4% en 2018).
Électricité et hydrogène, deux vecteurs moteurs de la transition
L’électricité et l’hydrogène sont amenés à occuper « un rôle de plus en plus central » dans le système énergétique mondial d’ici à 2050 selon les différents scénarios de BP. À l'horizon 2050, la part de l’électricité dans la consommation mondiale d’énergie finale pourrait atteindre 34% dans le scénario BAU, 45% dans le scénario Rapid et plus de 50% dans le scénario NetZero, contre près de 20% en 2018.
L’hydrogène est présenté par BP comme le moyen d’apporter « de l’énergie aux activités difficiles ou coûteuses à électrifier ». Dans les scénarios Rapid et Net Zero, la production d’hydrogène est très majoritairement « verte » (produite par électrolyse avec de l’électricité d’origine renouvelable) ou « bleue » (produite à partir d’énergies fossiles mais avec capture et stockage de CO2).
Les scénarios esquissés par BP sont assez similaires à ceux présentés récemment par DNV GL mais ils auront un écho particulier car émanant d’une major pétrolière. Précisons que BP, qui produit des études statistiques de référence dans le domaine de l’énergie, affirme désormais vouloir « contribuer à la transition énergétique » mondiale. En août 2020, la major américaine a publié sa nouvelle stratégie qui est censée illustrer cette ambition(7).
Comment réduire la demande de pétrole des « économies avancées » ?
Après avoir publié début mars un Plan visant à réduire la dépendance de l’Union européenne aux livraisons de gaz russe, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a présenté ce 18 mars des actions concrètes pour diminuer la consommation de pétrole des « économies avancées »(8).
L’AIE estime que la consommation pétrolière des « économies avancées » pourrait être réduite de près de 6% en 4 prochains mois, si dix mesures concrètes sont mises en œuvre :
- réduire d’au moins 10 km/h les limitations de vitesse sur autoroutes (mesure qui avait déjà été adoptée par de nombreux pays lors du choc pétrolier de 1973). Grâce à cette action, la consommation de pétrole des économies avancées pourrait être réduite d’environ 430 000 barils par jour selon l'AIE(9) ;
- favoriser le télétravail jusqu’à 3 jours par semaine (l’AIE estime que les déplacements de véhicules privés vers le lieu de travail avant la pandémie de Covid-19 entraînaient une consommation de pétrole d’environ 2,7 Mb/j dans les économies avancées). Cette mesure pourrait permettre d’éviter une consommation d’environ 500 000 b/j à court terme selon l’AIE ;
- instaurer des dimanches sans voitures dans les grandes villes, ce qui pourrait permettre d’éviter 380 000 b/j si la mesure est mise en œuvre chaque dimanche (et 95 000 b/j pour un dimanche par mois) ;
- rendre les transports publics moins chers et inciter à la micro-mobilité (marche et vélo, impact estimé : baisse de près de 330 000 b/j de la consommation pétrolière des économies avancées) ;
- instaurer une circulation alternée des voitures dans les grandes villes (selon les numéros de plaques d’immatriculations pairs ou impairs), ce qui pourrait entraîner une baisse d’environ 210 000 b/j si la mesure est appliquée deux jours par semaine selon l’AIE ;
- favoriser l’autopartage et les pratiques permettant de réduire la consommation de carburants : bon gonflage des pneus, réduction de l’air conditionné, etc. (impact estimé : baisse de 470 000 b/j) ;
- améliorer l’efficacité énergétique du fret routier, avec entre autres des campagnes de sensibilisation à l’écoconduite (impact estimé : baisse de 320 000 b/j) ;
- utiliser le train à grande vitesse et les trains de nuits à la place de l’avion : 2% de l’activité aérienne dans les économies avancées pourrait par exemple être remplacée par les trains à grande vitesse selon l’AIE (impact estimé : baisse de 40 000 b/j) ;
- éviter l’avion lors de déplacements professionnels lorsqu’il existe des alternatives (impact estimé : baisse de 260 000 b/j) ;
- renforcer le développement des véhicules électriques (8,4 millions de voitures électriques étaient déjà en circulation dans les économies avancées à fin 2021) et de véhicules « plus efficaces » (impact estimé : baisse de plus de 100 000 b/j).
Les « économies avancées » - pour la plupart membres de l’AIE - comptent pour près de 45% de la demande mondiale de pétrole, avec une consommation avoisinant 44,6 millions de barils par jour (Mb/j), précise l'AIE.
L’Agence souligne que la réduction de la consommation de pétrole ne doit pas constituer « une mesure temporaire » mais un enjeu de long terme : pour espérer atteindre la neutralité carbone en 2050, l’Agence estime que les économies avancées devraient réduire de plus de 15 Mb/j leur consommation de pétrole d’ici à 2030 par rapport à 2021. Autrement dit, parvenir à 5 fois plus de réductions de pétrole consommé que celles envisagées dans le présent Plan (si elles sont couronnées de succès).
Pour rappel, la Russie est le 3e producteur mondial et le 1er exportateur mondial de pétrole (plus de la moitié des exportations russes sont livrées à l’Europe et environ 20% à la Chine).