
Le pétrole, une ressource fossile qui se renouvelle à un rythme très lent par rapport à sa consommation par l'Homme.(©Apache Corporation)
Le pétrole, tout comme le gaz et le charbon, est une énergie dite « fossile » : il est stocké dans le sous-sol sous forme d’hydrocarbures issus de la fossilisation de matière organique.
Or de la matière organique continue tous les jours à se créer et à se sédimenter dans la nature, produisant in fine des hydrocarbures. D’un point de vue purement géologique, le pétrole peut donc être qualifié comme « renouvelable ».
100 000 à 300 000 barils de pétrole générés chaque année par la nature
L'affirmation d'un pétrole « renouvelable » se limite toutefois à l’échelle géologique. En considérant que les ressources de pétrole brut « en place » dans le sous-sol sont 10 à 25 fois plus importantes que celles techniquement recouvrables(1) (estimées à 5 000 ou 6 000 milliards de barils), elles atteindraient entre 50 000 et 150 000 milliards de barils(2), selon les estimations du géologue d’IFP Energie nouvelles Roland Vially.
La quasi-totalité de ces ressources s’est formée au cours des 500 derniers millions d’années. Il serait donc possible d’en déduire que la nature créerait approximativement entre 100 000 et 300 000 barils par an de pétrole.
Comparaison avec le rythme de la consommation humaine
Or, la consommation mondiale de pétrole avoisine100 millions de barils par jour, soit l’équivalent de plus de 1 100 barils par seconde. Autrement dit, sur la base de ce calcul de coin de table, nous consommerions a priori en moins de 4 minutes ce que la nature produit en un an.
Cet ordre de grandeur reste imprécis du fait des incertitudes sur les ressources réellement en place, mais il traduit bien le fait suivant : les hydrocarbures se renouvellent à l’échelle géologique mais ne peuvent naturellement pas être considérés comme des énergies renouvelables au sens courant, c’est-à-dire renouvelées au rythme de la consommation humaine.
Définitions à retenir
Les énergies renouvelables sont « des énergies provenant de sources naturelles » (comme le pétrole) mais elles se renouvellent « à un rythme supérieur à celui de leur consommation », souligne l'ONU(3).
Les combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz) sont « des ressources non renouvelables qui mettent des centaines de millions d’années à se constituer ». Leur consommation contribue massivement au réchauffement climatique (charbon en tête).