La France se place en 2013 au 17e rang des pays émetteurs de CO2. (©photo)
Mardi 23 septembre, les dirigeants de 120 pays se sont réunis à New York lors du sommet sur le climat des Nations Unies. Cette rencontre visait entre autres à préparer un autre sommet : la 21e Conférence des Parties qui se tiendra à Paris fin 2015. Un accord global sera recherché lors de ce prochain rendez-vous pour réduire fortement les émissions mondiales de CO2. En 2013, ces émissions n’ont en revanche pas faibli comme en témoigne le dernier rapport du Global Carbon Project(1).
Des émissions record de CO2 en 2013
En 2013, les émissions de CO2 dues à la combustion d’énergie fossile et à la production de ciment se sont élevées à 36 milliards de tonnes, un record sans précédent selon le Global Carbon Project. Elles ont augmenté de 2,3% l’an dernier et sont supérieures de 61% aux émissions de 1990, année de référence prise en compte par le protocole de Kyoto.
Près de 43% des émissions liées à l’énergie et à la production de ciment sont imputables à la combustion de charbon. Suivent le pétrole (33%) et le gaz (18%). S’ajoutent par ailleurs les émissions liées à la déforestation : celles-ci sont évaluées à 3,3 milliards de tonnes de CO2, ce qui porte le total des émissions mondiales à 39,3 milliards de tonnes en 2013.
Des projections pessimistes en 2014
La Chine est désormais à elle seule responsable de 28% de ces émissions, soit deux fois plus que les États-Unis. L’Union européenne compte pour un dixième des émissions mondiales mais ses 28 pays ont en moyenne baissé leurs émissions en 2013 (-1,8%)(2). Ce n’est pas le cas des géants chinois (+4,2%) et américains (2,9%). Autre fait notable : pour la première fois en 2013, les émissions par habitant sont plus élevées en Chine que dans l’Union européenne (mais encore bien inférieures à celles des États-Unis).
Au-delà d'initiatives localisées comme le Paquet Énergie-Climat dans l’Union européenne, ces chiffres rappellent l’importance d’atteindre un accord global sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ce constat est d’autant plus urgent que les émissions mondiales de CO2 seraient en particulier encore amenées à progresser de 2,5% en 2014.
Vers un accord en 2015 ?
A New York, les discussions entre dirigeants visaient à élever les ambitions en matière de lutte contre le changement climatique. Une augmentation de 2°C par rapport à l’époque préindustrielle est fréquemment citée comme le seuil critique avant un dérèglement irréversible du climat. Or, les émissions mondiales accumulées dans l’atmosphère seraient, selon la plupart des analystes, bien trop importantes pour respecter ce seuil. D’après les dernières estimations, ce dernier pourrait être dépassé d’ici 30 ans au rythme actuel des émissions.
A Paris se tiendra la 21e Conférence des Parties sur les changements climatiques (« COP 21 ») du 30 novembre au 11 décembre 2015. Ce rendez-vous a été désigné comme l’échéance d’un accord global sur le climat, six ans après l’échec du sommet de Copenhague. D’ici là, une autre Conférence Climat de préparation aura lieu à Lima fin 2014. De nouvelles mesures concrètes sont par ailleurs prises par certains pays. La France et l’Allemagne ont notamment annoncé mardi vouloir contribuer chacune à hauteur d’un milliard de dollars au Fonds vert de l’ONU pour le climat.