Sureté nucléaire : l'intersyndicale de l'IRSN se dit « inquiète » à la veille de la fusion avec l'ASN

  • AFP
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L'intersyndicale de l'IRSN, expert technique de la sûreté nucléaire qui doit fusionner au 1er janvier avec le gendarme du nucléaire, a fait part mardi de ses "inquiétudes" concernant le règlement intérieur de la future entité et déplore "les incertitudes sur son fonctionnement".

« Amertume » des salariés de l'IRSN

L'Institut de radioprotection et sûreté nucléaire (IRSN) et l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), chargée de décider du sort des centrales nucléaires, doivent fusionner le 1er janvier 2025, dans une entité unique, l'Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR), dans l'optique de "fluidifier" les décisions en vue de la relance d'un programme nucléaire.

Cette réforme, décidée à l'Élysée, a été votée en avril au Parlement au terme d'une bataille parlementaire et d'une vive opposition tant des syndicats que d'associations, inquiets de voir reculer l'information du public et la séparation entre expertise et décision.

Mardi, alors que l'IRSN "ferme ses portes définitivement après 23 ans d'activité", l'intersyndicale fait état de "la vive amertume des salariés face à l'immense gâchis que représente la disparition de cet institut reconnu internationalement".

Calendrier « tendu »

Dans ce communiqué, les organisations CFDT, CFE-CGC et CGT appellent "à la vigilance, plus que jamais compte tenu des incertitudes sur le fonctionnement de l'ASNR au 2 janvier, des inquiétudes sur son règlement intérieur et d'une impasse budgétaire dès février".

Alors que les opposants au projet s'inquiétaient d'une possible perte d'indépendance des experts et d'une opacité dans le processus de décision, l'intersyndicale insiste notamment sur le fait que "l'indépendance entre l'expertise et la décision doit être énoncée explicitement dans le règlement intérieur" de la nouvelle entité.

Début novembre, le directeur général de l'IRSN avait estimé qu'il n'y avait "pas de garantie" que la nouvelle autorité de sûreté nucléaire unique "puisse fonctionner de manière correcte" dans le délai imparti, évoquant "un certain nombre d'incertitudes (...) sur la réalisation de tâches essentielles".

En septembre, le président de l'ASN avait également estimé que le calendrier était "tendu".

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