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Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, a plaidé pour que l'énergie nucléaire soit intégrée dans le "label écologique" européen pour les produits financiers, actuellement débattu à Bruxelles, lors d'une conférence à Paris vendredi.
"L'ambition que nous devons nous fixer au niveau européen, c'est avoir un label écologique des produits financiers à mettre en place dès 2020", a affirmé le ministre à l'ouverture de la conférence pour la reconstitution du Fonds vert, le bras financier de l'Accord de Paris sur le climat.
"La France plaidera pour que l'énergie nucléaire fasse partie de ce label écologique", a assuré M. Le Maire, en allusion à la discussion actuelle à Bruxelles sur la "taxonomie des investissements verts" qui pourrait déboucher sur la création d'un tel "label écologique" pour les produits financiers.
Il a rejeté les critiques venues de certains pays et en particulier d'Allemagne concernant l'intégration du nucléaire dans ce label, en les qualifiant "d'idéologiques" et en assurant se baser sur des critères "scientifiques". "Nous ne pouvons pas réussir la transition écologique et nous ne pouvons pas parvenir à notre objectif en termes de lutte contre le réchauffement climatique sans l'énergie nucléaire", a assuré le ministre.
L'Union européenne travaille à l'élaboration d'une classification des investissements verts. En juin dernier, le Groupe d'experts techniques de l'UE sur la finance durable a recommandé de ne pas inclure le nucléaire dans la liste des activités économiques pouvant recevoir des investissements labellisés verts, du fait de son impact en matière de production de déchets radioactifs.
Face aux participants à la conférence, M. Le Maire a rappelé l'engagement français pris dans le budget 2020 de ne plus soutenir de projets charbon à l'étranger. "L'État a pris l'engagement (...) de cesser de financer à moyen terme tous les projets qui contribueraient à la croissance des émissions de CO2 en dehors de nos frontières", a-t-il affirmé. "Très concrètement, dans le budget 2020, nous mettrons fin aux garanties export pour tous les projets de recherche, d'extraction ou de production de charbon", a-t-il ajouté.
Selon lui, la France sera ainsi "le premier État européen à interdire le financement public de projets charbon en dehors de ses frontières". "C'est un changement radical et une mise en cohérence de nos décisions nationales avec nos décisions à l'exportation", a-t-il estimé.