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Le charbon n'a pas sa place dans la relance économique post-Covid, a plaidé jeudi Antonio Guterres dans un message adressé à la Chine, où les centrales à charbon semblent connaître une nouvelle jeunesse.
"Il n'y a pas de charbon propre et le charbon n'a pas sa place dans des plans de relance rationnels", a lancé le secrétaire général de l'ONU, dans un discours lu à distance devant la prestigieuse université Tsinghua à Pékin.
"Nous devons cesser de gaspiller de l'argent avec les subventions aux énergies fossiles et au financement du charbon", a-t-il martelé.
Alors que la houille est considérée comme la source d'énergie la plus nuisible au climat, "il est profondément inquiétant de constater que de nouvelles centrales électriques au charbon sont toujours planifiées et financées", a ajouté le patron des Nations unies.
Ces propos surviennent alors que la Chine est soupçonnée de vouloir donner un coup d'accélérateur à la production de charbon pour relancer son économie, après le coup de frein provoqué par l'épidémie de nouveau coronavirus en début d'année.
Selon un rapport publié le mois dernier, le pays a augmenté de 21% ses projets de centrales au charbon au cours des six premiers mois de l'année. Ses capacités de production en construction ou en projet, soit près de 250 gigawatts, dépassent la production actuelle des Etats-Unis ou de l'Inde, selon le rapport du Global Energy Monitor et du Centre for Research on Energy and Clean Air.
"La Chine s'est avérée un partenaire essentiel à l'adoption et à la ratification de l'Accord de Paris" sur le climat, a rappelé M. Guterres. "Mais cinq ans plus tard, les objectifs de Paris risquent de devenir hors d'atteinte".
Le charbon représentait l'an dernier 57,7% du bilan énergétique chinois, en baisse de 1,5 point sur un an. Mais comme la consommation énergétique totale a augmenté, celle du charbon a progressé de 1%, selon le Bureau national des statistiques.