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Avec son couplage au réseau électrique français, l'EPR de Flamanville dans la Manche entame un premier cycle de 18 mois de tests et de production qui s'achèvera par une première grande visite d'inspection courant 2026.
"Démarrer une centrale nucléaire, ce n'est pas comme démarrer une Clio ou une Peugeot 208, ça prend un peu plus de temps", avait déclaré l'ancien ministre de l'Industrie Roland Lescure le 27 mars dernier sur France info lors des premières étapes de démarrage de la centrale.
EDF a présenté vendredi le calendrier de la première mise en service d'un réacteur nucléaire en France depuis 1999.
Après le chargement en combustible qui a eu lieu entre le 8 et le 15 mai, et la première réaction nucléaire -dite de divergence- au sein du réacteur début septembre, la troisième étape -le couplage au réseau électrique- doit avoir lieu dans la nuit de vendredi à samedi.
Cette étape permet de vérifier à très basse charge - à environ 20% de la puissance du réacteur de nouvelle génération de plus de 1.600 mégawatts, que "tout va bien" souligne Régis Clément, directeur adjoint du parc nucléaire chez EDF.
Les mois qui commencent seront ponctués de "dix à quinze arrêts et redémarrages", puis reconnections au réseau, pour explorer le fonctionnement du réacteur pendant sa montée en puissance par paliers successifs jusqu'à 60%, puis 80% de sa puissance.
Le seuil de production industrielle, à 100% de sa puissance, devrait être atteint "à peu près à l'été 2025", selon M. Clément.
A chaque étape, EDF vérifie que la chaudière (partie nucléaire) et le turbo-alternateur (non nucléaire) fonctionnent correctement et que la sécurité de l'ensemble est assurée.
Exemples d'essais qui seront menés: à 60% de puissance, le réacteur sera arrêté d'un coup pour vérifier qu'il supporte bien le choc. Un autre essai, baptisé "ilotage", consistera à vérifier que le réacteur peut s'auto-alimenter seul en électricité s'il y avait dysfonctionnement du réseau d'alimentation de la centrale.
Au total, quelque 60.000 critères techniques et opérationnels seront testés, a précisé M. Clément, en assurant que toutes les mises en service de nouveaux réacteurs passaient par ces mêmes étapes obligatoires.
Durant le premier cycle de 18 mois, la centrale doit produire quelque 14 terawattheures d'électricité, "soit l'équivalent de la production annuelle d'une centrale comme Belleville-sur-Loire ou Saint-Alban", permettant d'alimenter quelque deux millions de foyers sur un an.
A son issue, soit probablement au "printemps 2026", la centrale sera mise à l'arrêt pour sa première visite complète, dont la durée totale est en "cours de calage", mais qui devrait durer "au moins 250 jours".
Elle comporte des inspections de la cuve, des tests d'étanchéité de l'enceinte de confinement, des vérifications des circuits primaires et secondaire de refroidissement. Le remplacement du couvercle de la cuve, qui durera à lui tout seul "plus d'un mois" est aussi prévu pendant cette phase.
"Le premier arrêt d'un réacteur neuf est particulier" explique M. Clément. En vitesse de croisière, après une visite décennale classique, il faut compter 35 jours entre démarrage et couplage et une dizaine de jours pour atteindre 100% de puissance.
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