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L'arrêt du réacteur 1 de la centrale nucléaire de Flamanville (Manche), dû à un incident le 9 février, est prolongé de deux mois, jusqu'au 31 mai, a-t-on appris jeudi auprès du gestionnaire de réseau à haute tension RTE. EDF avait annoncé le 17 février que le réacteur était arrêté jusqu'au 31 mars.
Ce report est dû à des "dégradations complémentaires" qui n'avaient "pas (été) identifiées immédiatement", après l'incident, a précisé jeudi le directeur de la centrale nucléaire Stéphane Brasseur lors d'une commission locale d'information (CLI) aux Pieux, près de Flamanville.
Le réacteur avait été arrêté le 9 février à la suite d'une "détonation" et d'un "départ de feu" dans la salle des machines, une zone non nucléaire. L'incident a entraîné "des dégradations qui nécessitent des interventions qui sont quand même relativement conséquentes", a admis M. Brasseur. Mais il n'y a eu "aucun blessé ni personnel incommodé par quelque fumée que ce soit", a ajouté M. Brasseur. Une vingtaine de personnes se trouvait dans la salle des machines au moment de l'événement, a-t-il précisé. 30 véhicules de secours et 70 pompiers avaient été mobilisés, uniquement par précaution selon EDF.
Pour l'industriel, il ne s'est pas agi "d'une explosion" comme indiqué alors par la préfecture, car il n'y avait "pas d'explosif". Il y a eu une "détonation", comparable à celle d'un avion qui passe le mur du son, a résumé M. Brasseur. "Il y a eu combustion de deux joints en néoprène avec des flammèches d'une dizaine de centimètres. Les fumées étaient noires car les joints étaient en néoprène", a ajouté le directeur de la centrale. L'événement n'a eu "aucun impact sur la sûreté", selon EDF.
En revanche "il y a eu un déferlement médiatique décalé par rapport à la situation. On a eu des appels téléphoniques de la terre entière", a dit M. Brasseur. "Vous n'avez pas vu la panique que ça a déclenché sur Cherbourg", a souligné pendant la réunion Patrick Luce, de FO, redoutant que les consignes de sûreté ne soient pas audibles en cas d'accident nucléaire.
Le réacteur 2 de la centrale, arrêté depuis lundi pour un autre problème technique, devrait lui redémarrer dans la journée, selon EDF. Un troisième réacteur, de type EPR est en construction à Flamanville. L'autorité de sûreté nucléaire (ASN) se prononcera "probablement dans le courant de l'été" sur sa cuve, sur laquelle des anomalies ont été détectées, a indiqué l'ASN à l'AFP jeudi.