Nouvelle fuite d'hydrocarbures en Équateur : le gouvernement dénonce un « sabotage »

  • AFP
  • parue le

L'Équateur a identifié samedi une fuite dans un oléoduc en Amazonie, que le gouvernement a attribuée à un "sabotage", après une autre fuite qui a privé d'eau potable des dizaines de milliers d'habitants.

Une centrale hydroélectrique menacée

Le ministère de l'Énergie n'a pas précisé l'ampleur de la fuite ni si elle s'était étendue à la rivière Coca, où se trouve la principale centrale hydroélectrique, dans l'est du pays. Le ministère de l'Environnement a reconnu de son côté que la fuite pouvait avoir un "impact" en matière de pollution.

Cette nouvelle fuite survient quelques jours après la rupture d'un oléoduc le 13 mars, qui a déversé 3 800 barils dans plusieurs rivières et sur des plages de la côte pacifique, privant la population d'eau potable en contaminant les réserves d'eau, selon le gouvernement, qui a également qualifié cette rupture de sabotage.

"Une fuite de dérivés pétroliers a été constatée" dans la province amazonienne de Napo (est), a précisé le ministère de l'Énergie dans un communiqué.

Les autorités prenaient des mesures afin d'éviter que le déversement n'atteigne la centrale hydroélectrique Coca Codo Sinclair, qui a une capacité de 1 500 MW permettant de couvrir 30% de la demande nationale d'électricité. Le complexe fournit 1 100 MW et "dans les prochaines heures, une décision sera prise quant à la mise hors service ou non de la centrale hydroélectrique" afin de "protéger son infrastructure", a ajouté le ministère.

Pire sécheresse depuis 60 ans

En cas d'arrêt de la centrale, "il n'y aura pas de rationnement", car les centrales thermiques et les barges "garantiront l'approvisionnement en énergie de tout le pays", a-t-il assuré.

L'Équateur a été confronté à des pannes d'électricité pouvant durer jusqu'à 14 heures par jour en 2024 en raison de la pire sécheresse depuis 60 ans, qui a réduit le niveau des réservoirs hydroélectriques, couvrant 70% de la demande, à des niveaux historiquement bas.

Dans un contexte électoral, la ministre de l'Énergie, Inés Manzano, a dénoncé des plans de "sabotage" présumés contre les infrastructures pétrolières. Le président Daniel Noboa, au pouvoir depuis novembre 2023, doit faire face à la candidate de l'opposition de gauche Luisa González au second tour de la présidentielle le 13 avril pour le mandat 2025-2029.

L'Equateur produit quelque 475 000 barils de pétrole par jour, l'un de ses principaux produits d'exportation qui lui ont rapporté 8,6 milliards de dollars en 2024.

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