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Le gouvernement britannique a rejeté mardi des informations du Financial Times affirmant que le coût du projet Sizewell C de centrale nucléaire EPR dans l'est du Royaume-Uni, porté par le français EDF, a été multiplié par deux.
« Chiffre spéculatif »
Le prix de ce projet pourrait monter à 40 milliards de livres (47 milliards d'euros), le double du prix initialement évoqué en 2020 au lancement du projet, selon le quotidien économique. "Nous ne reconnaissons pas ce chiffre spéculatif - les discussions avec les investisseurs sont en cours et sont commercialement sensibles", a réagi auprès de l'AFP un porte-parole du ministère de l'Énergie.
Selon le journal, qui cite des sources "proches des négociations", le dérapage du budget (qui tient compte de l'inflation) reflète "la hausse des coûts de construction" mais aussi "les retards et dépassements de coûts sur le site jumeau de Hinkley Point C" qui affectent Sizewell C par ricochet.
Outre Sizewell C, en développement, EDF porte en effet dans le pays le projet de centrale Hinkley Point C, déjà en construction, dont le calendrier a lui aussi dérapé et le coût presque doublé - jusqu'à 34 milliards de livres, selon une estimation du groupe l'an dernier qui ne tient pas compte des hausses de prix depuis 2015.
La centrale de Sizewell C doit être constituée de deux réacteurs EPR, chacun d'une puissance de 1,6 gigawatt. Elle ne devrait pas commencer sa production d'électricité avant 2035.
Dans l'attente de la décision finale d'investissement
L'exécutif a donné son feu vert au projet en juillet 2022 et annoncé en novembre de la même année y prendre une part directe de 50%, en parallèle de la sortie du chinois CGN, initialement partenaire.
Selon EDF, qui n'a pas non plus confirmé auprès des journalistes de l'AFP le prix de 40 milliards, le gouvernement britannique est désormais actionnaire majoritaire de Sizewell C.
Londres a déjà investi plusieurs milliards de livres dans le projet mais n'a pas encore pris sa décision finale d'investissement et cherche à attirer des financements extérieurs - le processus actuel de levée de fonds devrait se terminer au printemps, selon le gouvernement.
En France, la Cour des comptes a pointé mardi dans un rapport les "dérives" de coûts et de calendrier des projets d'EPR d'EDF à Flamanville, en Finlande et au Royaume-Uni.
Elle a notamment recommandé de "limiter l'exposition financière d'EDF" dans ses projets d'EPR à l'étranger et de "s'assurer" que tout nouveau projet international nucléaire "ne ralentisse" pas les calendriers en France.