Legrand compense la faiblesse de la construction par la dynamique des centres de données aux États-Unis

  • AFP
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Le fabricant de matériels et d'équipements électriques Legrand continue de pâtir de la faiblesse du secteur de la construction, compensée en partie grâce à la croissance soutenue dans les centres de données aux Etats-Unis, a-t-il annoncé jeudi.

Le groupe basé à Limoges (Haute-Vienne) a publié un chiffre d'affaires en léger retrait depuis le début de l'année, à 6,2 milliards d'euros (-1,2%). Le bénéfice net a chuté de 11%, à 833 millions d'euros.

"Sur les neuf premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires (hors effets de change et sortie de Russie) est stable, dans un marché du bâtiment qui reste orienté à la baisse dans la plupart de nos géographies", a déclaré Benoît Coquart, le directeur général, cité dans le communiqué de résultats.

"Sur le seul troisième trimestre, la croissance du chiffre d'affaires (+2,4% hors effets de change et sortie de Russie) provient notamment de la croissance soutenue dans les centres de données (datacenters) aux Etats-Unis", a-t-il ajouté.

Aux Etats-Unis (36,8% du chiffre d'affaires du groupe), le chiffre d'affaires progresse de 3,1% sur neuf mois et de 7,2% sur le seul troisième trimestre. "Sur les neuf premiers mois de l'année, cette performance provient essentiellement des offres dédiées aux centres de données", indique Legrand.

Ces résultats sont "en ligne avec nos objectifs en dépit d'un marché du bâtiment qui n'est pas dans une forme olympique", a précisé Benoît Coquart lors d'une conférence téléphonique. Mais sur le résidentiel, "le sentiment qu'on a est qu'on a atteint un plancher aux Etats-Unis et donc les marchés devraient progressivement repartir", a-t-il ajouté. En revanche, "on ne voit pas encore de reprise en Europe."

La marge opérationnelle ajustée est ressortie à 20,5% sur neuf mois et le groupe table désormais pour 2024 sur une fourchette allant de 20,0% à 20,4% après acquisitions, contre précédemment 20,0% à 20,8%.

Cet abaissement des objectifs a déplu aux marchés: vers 9H00 GMT, le titre du groupe perdait 5,98% à 98,58 euros, plus forte baisse de de l'indice vedette CAC 40, en hausse, lui, de 0,15% à 7380,33 points.

Acquisitions

A plus long terme, il vise un chiffre d'affaires 2030 situé entre 12 et 15 milliards d'euros, "tiré par les offres liées à la transition énergétique et digitale". Le groupe en avait fait l'annonce lors d'une conférence investisseurs fin septembre à Londres. Son chiffre d'affaires 2023 était de 8,4 milliards d'euros.

Legrand a poursuivi son rythme soutenu d'acquisitions depuis le début de l'année, sept au total dont quatre dans les centres de données, soit "près de 350 millions d'euros de chiffre d'affaires additionnel sur un rythme annuel". Sur le segment des centres de données, il a acquis l'indien Netrack, l'irlandais Davenham, l'australien Vass et le colombien UPSistemas.

"Notre croissance externe connaît un rythme très dynamique cette année (...) démontrant la capacité continue de Legrand à renforcer ses positions de leadership grâce à des opérations créatrices de valeur", a souligné Benoît Coquart.

"Nous poursuivons résolument la mise en oeuvre de la feuille de route 2030 (...) en nous appuyant notamment sur le domaine porteur de la transition énergétique et digitale qui représentait d'ores et déjà 46% du chiffre d'affaires en 2023", a-t-il ajouté.

Legrand a décidé de dédier une enveloppe de 5 milliards d'euros pour les acquisitions d'ici 2030, a rappelé Benoît Coquart lors de la conférence téléphonique. "Donc on va continuer à être très actif sur ce sujet-là", a-t-il dit.

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