Le pétrole poussé par les sanctions contre la Russie

  • AFP
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Les cours du pétrole grimpent lundi, réagissant encore aux sanctions prises principalement à l'encontre du secteur énergétique russe par les gouvernements américain et britannique vendredi.

Vers 10H20 GMT (11H20 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, prend 1,55% à 81,00 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en février, prend 1,74% à 77,90 dollars.

Les nouvelles sanctions américaines sur le secteur pétrolier russe ont suscité "des inquiétudes quant à des perturbations de l'approvisionnement mondial" de brut, estime John Plassard, analyste chez Mirabaud, la Russie étant le deuxième producteur mondial d'or noir.

Le département du Trésor américain a annoncé vendredi des sanctions contre plus de 180 navires ainsi que les grandes compagnies pétrolières russes Gazprom Neft et Surgutneftegas, respectant ainsi "l'engagement du G7 de diminuer les revenus russes issus de l'énergie". Londres a aussi sanctionné ces deux entreprises.

Les sociétés sanctionnées représentent ensemble "près de 20% de la production (deux millions de barils par jour) et des exportations (environ 900.000 barils par jour) de pétrole russe, et contrôlent plus de 1,5 milliard d'euros" chiffrent les analystes de DNB Markets.

"Les exportations russes vont probablement diminuer, les acheteurs se tournant plutôt vers le Moyen-Orient", explique Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB, citant notamment les principaux acheteurs de pétrole russe: l'Inde, la Chine et la Turquie.

Cette raréfaction anticipée de la disponibilité d'or noir a fait grimper les prix, et le baril de Brent s'échange depuis vendredi au-delà des 80 dollars.

Pourtant, "l'impact à moyen terme des nouvelles mesures n'est pas clair", selon Tamas Varga, de PVM, qui note que "toute pénurie tangible pourrait être couverte" par la capacité de réserve de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+).

Au total, l'Opep+ garde une capacité inexploitée de près de 6 millions de barils de pétrole par jour, qui contribue à sa stratégie de raréfaction de l'offre pour maintenir des prix plus élevés sur les marchés.

En outre, "le temps plus froid aux États-Unis a augmenté la demande de combustibles de chauffage", rappelle John Plassard, ce qui soutient les prix du pétrole.

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