- AFP
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Les cours du pétrole ont accéléré lundi, propulsés par les nouvelles sanctions annoncées vendredi par les Etats-Unis et le Royaume-Uni contre le secteur énergétique russe, qui laissent présager une diminution de l'offre sur le marché mondial.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, a gagné 1,57% à 81,01 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en février, a grimpé de 2,94% à 78,82 dollars.
Le département du Trésor américain a annoncé vendredi des sanctions contre plus de 180 navires ainsi que les grandes compagnies pétrolières russes Gazprom Neft et Surgutneftegas, respectant ainsi "l'engagement du G7 de diminuer les revenus russes issus de l'énergie". Londres a aussi sanctionné ces deux entreprises.
"Nous pourrions perdre une partie de l'offre russe sur le marché mondial, compte tenu de l'ampleur de ce qui a été annoncé", a observé John Kilduff, d'Again Capital.
Les sociétés sanctionnées représentent ensemble "près de 20% de la production (deux millions de barils par jour) et des exportations (environ 900.000 barils par jour) de pétrole russe, et contrôlent plus de 1,5 milliard d'euros" chiffrent les analystes de DNB Markets.
Cette raréfaction anticipée de la disponibilité d'or noir a fait grimper les prix, et le baril de Brent s'échange depuis vendredi au-delà des 80 dollars.
"Le marché sait à quel point les Russes et les Iraniens ont réussi à contourner" les sanctions de ces dernières années, a commenté M. Kilduff. "Cette fois-ci", les nouvelles sanctions "pourraient véritablement se concrétiser", a ajouté l'analyste.
"Les acheteurs de pétrole en Chine et en Inde font des pieds et des mains pour s'approvisionner avant les sanctions", a par ailleurs soutenu dans une note Phil Flynn, de Price Futures Group.
Pour sa part, le Kremlin a considéré lundi que les sanctions annoncées par le gouvernement américain contre le secteur énergétique russe allaient "déstabiliser" les marchés mondiaux de l'énergie.
"L'impact à moyen terme des nouvelles mesures n'est pas clair", selon Tamas Varga, de PVM, qui note que "toute pénurie tangible pourrait être couverte" par la capacité de réserve de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+).
Au total, l'Opep+ garde une capacité inexploitée de près de 6 millions de barils de pétrole par jour, qui contribue à sa stratégie de raréfaction de l'offre pour maintenir des prix plus élevés sur les marchés.
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