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Le groupe allemand BASF a annoncé jeudi avoir signé un accord pour transférer les activités gazières et pétrolières de sa filiale Wintershall Dea au britannique Harbour Energy, ouvrant la voie au désengagement du géant de la chimie dans les énergies fossiles.
Le groupe de Ludwigshafen et le fonds LetterOne, co-détenteurs de Wintershall Dea, se partageront 2,15 milliards de dollars en numéraire et des actions nouvelles émises par Harbour, pour détenir 54,5% du nouvel ensemble, selon un communiqué. Les activités russes de Wintershall Dea sont exclues de cet accord.
L'opération valorise les actifs de Wintershall Dea, une des plus grandes entreprises de production et d'exploration en Europe, à 11,2 milliards de dollars. Avec cette transaction, BASF, fragilisé depuis la guerre menée par la Russie en Ukraine et qui doit forcer le virage vers la neutralité climatique, "franchit une étape majeure vers la réalisation de son objectif stratégique annoncé de se retirer du secteur pétrolier et gazier", selon le communiqué.
BASF, actionnaire dans la société issue du regroupement, pourra céder plus tard ses titres étant donné que Harbour est coté à la Bourse de Londres.
Wintershall DEA est né en 2017 de la fusion entre la filiale d'hydrocarbures Wintershall de BASF et DEA, détenu par LetterOne, un fonds contrôlé à l'époque par le milliardaire russe Mikhail Fridman.
L'entité est aujourd'hui détenue par BASF à 72,7% contre 27,3% par LetterOne, d'où l'oligarque Mikhaïl Fridman s'est retiré en mars 2022, étant visé par des sanctions suite à la guerre en Ukraine. Wintershall DEA a été depuis contraint de se retirer de Russie, entraînant pour BASF une dépréciation de 6,5 milliards d'euros durant l'année 2022.
La séparation juridique des activités de Wintershall Dea liées à la Russie "progresse comme prévu", selon le communiqué.
L'entreprise a aussi subi une perte dans le chantier de gazoduc Nord Stream 2 entre la Russie et l'Allemagne, abandonné dans le sillage de la guerre russe et dont Wintershall DEA était l'un des financeurs.
Les actifs de cette dernière avaient suscité ces derniers temps l'intérêt de sociétés telles que TotalEnergies et Equinor, a rapporté la presse allemande.
La présente transaction est soumise à l'approbation de diverses autorités de contrôle dans plusieurs pays, est-il précisé. A la Bourse de Francfort, BASF progressait après ces annonces de 0,41%, dans un indice Dax en repli de 0,42%.