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Le chef de file allemand des conservateurs européens Manfred Weber a déclaré son opposition au projet du gazoduc Nord Stream 2 et promis de tenter de le "stopper" s'il devient président de la Commission européenne, dans une interview publiée mardi en Pologne.
"Je suis contre ce projet. Il renforce la dépendance de l'UE du gaz russe plutôt que la réduire", a déclaré M. Weber au journal polonais Polska The Times, selon un texte original en anglais obtenu par l'AFP. "C'est pourquoi, en tant que chef de la Commission européenne j'emploierai tous les instruments légaux - nous avons par exemple maintenant la directive qui vient d'être votée - pour explorer tous les moyens de stopper Nord Stream 2", a insisté le leader du Parti populaire européen (PPE), première force du Parlement de Strasbourg.
Ce projet de gazoduc, très controversé, est géré par le géant russe Gazprom pour acheminer du gaz de la Russie à l'Allemagne. Début avril, le Parlement européen a approuvé une révision de la réglementation européenne sur le marché du gaz, qui doit permettre de mieux encadrer ce projet. Selon les nouvelles règles, tous les gazoducs en provenance de pays tiers, y compris Nord Stream 2, devront respecter les règles de l'UE.
"Je suis sûr qu'il y aura à l'avenir plein de discussions là-dessus, du président de la Commission, des discussions peut-être difficiles avec d'autres leaders, d'Allemagne, de France ou d'ailleurs. (...) En y refléchissant avec un esprit européen, il est évident que nous avons besoin de plus d'indépendance à l'égard du gaz russe", a indiqué le candidat à la succession de Jean-Claude Juncker, sans plus de précision.
Le projet, qui doit être achevé d'ici la fin 2019, associe le géant Gazprom, majoritaire, à des entreprises européennes: les allemands Wintershall et Uniper, l'anglo-néerlandais Shell, le français Engie et l'autrichien OMV. Plus de 800 kilomètres, sur les 1 200 km prévus entre la Russie et l'Allemagne, ont déjà été construits.
Déjà sensible pour les Européens, où il se heurte à une vive opposition des pays de l'Est emmenés par Varsovie, le dossier a pris une autre ampleur depuis que les États-Unis mènent une intense campagne d'opposition à Nord Stream 2.