- AFP
- parue le
Le géant russe Gazprom, qui avait réduit mercredi de 15% ses livraisons de gaz au groupe italien ENI, ne livrera jeudi que 65% des quantités réclamées, évoquant des problèmes techniques, a annoncé la société italienne.
"Face à une demande journalière de gaz de la part d'Eni supérieure d'environ 44% à celle d'hier, une hausse due à la récupération des quantités non reçues et aux dynamiques commerciales normales, Gazprom a annoncé que seulement 65% des volumes demandés seront livrés", a précisé ENI dans un communiqué.
Les quantités de gaz livrées seront donc "légèrement supérieures" à celles de mercredi et atteindront un niveau d'environ 32 millions de m3 par jour, a ajouté ENI.
Le groupe italien précise que, selon Gazprom, l'impossibilité de livrer les quantités de gaz réclamées est due "à des problèmes" à la station de compression de Portovaïa, où se fait le remplissage du gazoduc Nord Stream à travers lequel le géant russe "transporte une partie des volumes (de gaz, ndlr) destinés à ENI".
Pour justifier ces coupes, Gazprom affirme avoir été forcé d'arrêter un équipement du groupe allemand Siemens présent sur le gazoduc, mais Berlin, principal consommateur de gaz russe dans l'UE, dénonce une "décision politique" et un "prétexte" de Moscou, dans un contexte de vives tensions avec les pays occidentaux à cause du conflit en Ukraine.
Les exportations de gaz russe vers l'Europe sont en baisse constante depuis le début des sanctions contre la Russie. Gazprom a interrompu ses livraisons de gaz à plusieurs clients européens qui ont refusé de payer en roubles.
Environ la moitié des entreprises étrangères qui ont conclu un contrat de fourniture de gaz avec Gazprom ont ouvert un compte en roubles auprès de Gazprombank pour honorer leurs paiements, avait assuré à la mi-mai le vice-Premier ministre russe Alexandre Novak, cité par Ria Novosti.
Le géant énergétique italien ENI, contrôlé à 30,3% par l'Etat, avait ainsi ouvert un compte en euros et un autre en roubles auprès de Gazprombank afin de régler ses paiements de fourniture de gaz russe à la fin du mois de mai, se pliant ainsi aux exigences de Moscou. Le paiement a été fait en euros, selon le groupe.
L'Italie est très dépendante du gaz russe car elle importe 95% du gaz qu'elle consomme, dont environ 40% provenaient de la Russie en 2021.
bh-ljm/glr/er