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Le Guyana a protesté vendredi auprès du Venezuela après l'inauguration d'un pont à usage militaire près de la frontière de l'Essequibo, territoire qu'il administre mais que Caracas revendique.
Le pont a été construit entre le village vénézuélien de San Martin de Turumban (est) et l'île d'Anacoco, partiellement revendiquée par Georgetown et sur laquelle se situe une base militaire vénézuélienne.
L'infrastructure a été inaugurée la veille par les autorités du Venezuela, affirmant leur "souveraineté" sur la zone.
"Le Guyana (...) a officiellement protesté contre l'achèvement d'un pont construit" pour relier le Venezuela "en particulier à la base militaire située sur la partie de l'île qui appartient au Guyana", a indiqué dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères, qui a convoqué jeudi l'ambassadeur vénézuélien Carlos Pérez.
D'une superficie de 160.000 km2, l'Essequibo est au centre de vives tensions entre les deux pays depuis le lancement en septembre 2023 d'appels d'offres sur l'exploitation de son pétrole par le Guyana, qui administre le territoire.
En mars 2024, le Venezuela a adopté une loi affirmant sa souveraineté sur l'Essequibo, après un référendum sur le rattachement de la région disputée lors duquel le "oui" a remporté une victoire écrasante.
Caracas soutient que le fleuve Essequibo doit être la frontière naturelle entre les deux pays, comme en 1777 à l'époque de l'empire espagnol.
Georgetown assure de son côté que la frontière, datant de l'époque coloniale anglaise, a été entérinée en 1899 par une cour d'arbitrage à Paris.
Quelque 125.000 personnes, soit un cinquième de la population du Guyana, vivent dans l'Essequibo.