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Le gouvernement français s'apprête à renégocier les tarifs de rachat d'électricité qui sera produite par six parcs éoliens en Manche et en Atlantique avec les entreprises concernées, a indiqué lundi le ministère de la Transition écologique.
"Une négociation va s'engager dans les prochains jours avec l'ensemble des lauréats pour faire baisser les coûts des différents projets", a-t-il dit à l'AFP. "C'est à la lumière des propositions des professionnels que nous prendrons nos décisions, au plus tard en juillet", a-t-il précisé.
Les six parcs éoliens concernés avaient été attribués au français EDF, à l'espagnol Iberdrola et à un consortium mené par Engie, à la suite de deux appels d'offres en 2012 et en 2014. L'État avait accepté de racheter l'électricité de ces futurs parcs à un tarif situé autour de 200 euros le mégawattheure.
Contacté par l'AFP, Engie s'est dit "ouvert aux négociations". Le groupe, qui pense que l'éolien en mer "a de l'avenir en France", souhaite "trouver des solutions avec l'État".
Ailes Marines, société détenue par Iberdrola et Avel Vor chargée de l'un des projets, a indiqué avoir "toujours répondu favorablement" aux demande de dialogue du gouvernement". L'entreprise ne fera pas de commentaires "tant que cette période de négociation ne sera pas terminée". EDF, de son côté, n'avait pas répondu à la sollicitation de l'AFP en milieu d'après-midi.
"Compte tenu des coûts observés dans les autres pays d'Europe, nous attendons des baisses de tarif très significatives", a souligné le ministère, qui a précisé que les prix de rachat d'électricité des projets éoliens en mer se situaient ces dernières années autour de 80 euros le mégawattheure.
Si les prix restaient "trop importants" à l'issue des négociations, le gouvernement prévoit de relancer des appels d'offres. "Il ne s'agirait pas d'annuler des projets, mais de permettre leur évolution", affirme le ministère de la Transition écologique, qui souhaite "développer les énergies renouvelables" tout en évitant "une dépense publique excessive pour les Français".
Le gouvernement déposerait un amendement afin de pouvoir lancer ces nouveaux appels d'offres.
Le gouvernement avait effectué au mois de mars une première tentative pour permettre la renégociation des tarifs de rachat d'électricité. Dans le cadre du projet de loi pour un État au service d'une société de confiance, il avait présenté un amendement dans ce sens, qui avait été rejeté par le Sénat. Son dépôt avait provoqué une levée de boucliers en Bretagne, Normandie et Pays-de-la-Loire, les trois régions où est prévue la construction des six parcs.