Dijon veut faire fonctionner tous ses bus et camions poubelles avec de l'hydrogène « vert » produit sur place

  • AFP
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La métropole de Dijon a engagé mercredi la construction d'une station de production d'hydrogène "vert", première étape d'un plan à 100 millions d'euros qui doit lui permettre, à terme, de faire fonctionner tous ses véhicules lourds avec ce carburant non polluant. Cette station, construite au nord de l'agglomération, utilisera l'énergie provenant d'une usine existante d'incinération des ordures pour produire de l'hydrogène par électrolyse de l'eau.

L'énergie fournie par cette usine était jusqu'ici rachetée par EDF. L'échéance du contrat a permis à la métropole de lui trouver un autre débouché, a expliqué à l'AFP le maire PS François Rebsamen, qui veut faire de Dijon une agglomération en pointe dans la lutte contre le réchauffement climatique.

L'unité de production d'hydrogène qui y sera accolée sera mise en service début 2022. Elle aura une capacité initiale de production de 440 kilogrammes d'hydrogène par jour, qui sera doublée à terme. Une seconde station, d'une capacité quotidienne de 880 kilos d'hydrogène, ouvrira en 2023 au sud de la ville. Elle sera alimentée "par les énergies renouvelables du territoire": une ferme photovoltaïque de 12 hectares recouvrant une ancienne décharge et une unité de méthanisation de boues d'épuration.

Ces installations vont permettre à la métropole de convertir progressivement sa flotte de camions poubelles et de bus à l'hydrogène. Une benne à ordures ménagères utilise environ 20 kilogrammes d'hydrogène pour faire sa tournée quotidienne.

Dès 2022, Dijon fera ainsi circuler 8 camions poubelles à hydrogène et l'année suivante 27 bus à hydrogène (ce qui sera alors la plus importante flotte de ce type dans le pays). Et d'ici 2030, l'intégralité de la flotte métropolitaine de bennes à ordures (44) et de bus (180) fonctionnera à l'hydrogène.

Les futures stations ont été calibrées de manière à pouvoir aussi proposer de l'hydrogène-carburant à des entreprises et des collectivités de la région. La métropole fait valoir que son initiative permettra d'éviter, dès 2026, l'émission de 4 200 tonnes de gaz carbonique par an, soit l'équivalent de 58 millions de kilomètres en voiture.

Le projet est porté par Dijon Métropole Smart EnergHY, société réunissant la métropole, la société locale Rougeot Energie et Storengy (groupe Engie). L'investissement de 100 millions d'euros servira pour 20 millions à la construction des stations d'électrolyse et pour 80 millions à l'achat des véhicules que la métropole avait de toute manière prévu de renouveler progressivement.

Ces matériels sont deux fois plus chers que leurs homologues traditionnels mais Dijon espère en faire baisser les coûts en mutualisant les achats, à l'image de la commande passée pour ses premiers camion-bennes avec les villes du Mans et d'Angers. Sur l'investissement nécessaire de 100 millions d'euros, 19,5 millions ont été apportés par l'Ademe, la Région Bourgogne-Franche-Comté et l'Europe. M. Rebsamen espère un accroissement des aides qui peuvent actuellement couvrir jusqu'à 40% du surcoût de l'achat de véhicules à hydrogène.

Commentaires

Pierre-Ernest
C'est drôle de l'hydrogène "vert" produit avec de l'électricité provenant de la combustion des ordures...
Bernard Durand
E n quoi de l'électricité produite avec des ordures est-elle une électricité verte et non polluante. C'est encore plus émetteur de CO2 et de polluants atmosphérique que le charbon. En outre un bus électrique fonctionnant directement avec l'électricité nécessaire pour produire cet hydrogène consommerait 3 fois moins d'électricité par km parcouru. Mais voilà, les électeurs de Monsieur Rebsamen, et sans doute lui-même ne savent pas çà car personne n'a voulu, et pour cause, leur expliquer. Résultat, un gros gaspillage d'électricité des subventions inutiles que non seulement ces électeurs, mais le reste des Dijonnais devront bien payer d'une façon ou d'une autre; Et il faut laver "quoiqu'il en coûte", plus vert que vert
Robin
Je m'interroge moi aussi sur la pertinence d'utiliser de l'hydrogène plutôt que directement de l'électricité pour les bus municipaux et surtout pour les camions à ordures : ce sont des véhicules qui me semblent-il, font beaucoup de stop and go (donc la récupération de l'énergie de freinage pour alimenter moteur électrique(s) est trés adaptée), parcourant des distances assez faibles chaque jour, au moins pour les camions ordures (donc besoin autonomie relativement compatible avec alimentation par batterie), et séjournant dans un dépôt fixe de nombreuses heures par jour ou par nuit (donc recharge électrique facilitée, voire changement de batteries facilitée entre 2 cycles de transport) ... Il me semble qu'il vaut mieux réserver le peu d'H2 vert qu'on va fabriquer pour commencer à remplacer l'H2 gris trés polluant que l'industrie consomme aujourd'hui ... Ceci étant dit il ne faut pas taper sur les gens qui innovent, il y a forcément des plantages et des réussites, et de toute façon ils font avancer les choses car on apprend en faisant ... Je n'ai pas regardé le sujet en détails et suis novice dans le domaine de l'H2 appliqué aux transports (mon instinct me dirait plutôt: à réserver aux bateaux, et transport camions longues distances), donc si qq'un qui s'y connait veut bien expliquer, ce serait super. Merci.

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