Début d'un nouveau dialogue entre Venezuela et États-Unis

  • AFP
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Le Venezuela et les États-Unis ont repris mercredi un dialogue pour tenter d'améliorer leurs relations malgré le maintien des sanctions de Washington contre le secteur pétrolier vénézuélien.

"Après cette première réunion nous avons convenu : 1. de la volonté des deux gouvernements de travailler ensemble pour gagner la confiance et améliorer les relations. 2. de maintenir la communication de manière respectueuse et constructive", a affirmé sur X Jorge Rodriguez, chef négociateur vénézuélien et président de l'Assemblée nationale à l'issue d'une "réunion virtuelle".

Le président Nicolas Maduro, qui brigue un troisième mandat lors de la présidentielle du 28 juillet, avait annoncé lundi à la surprise générale la reprise du dialogue avec les États-Unis.

La porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a salué mercredi "ce dialogue et nous sommes conscients que le changement démocratique ne sera pas facile et qu'il nécessitera un engagement sérieux".

"Nous restons donc déterminés à soutenir la volonté du peuple vénézuélien et à ouvrir la voie à une gouvernance démocratique par le biais d'élections ouvertes et inclusives. Je n'ai pas de détails spécifiques à communiquer sur l'engagement diplomatique, mais nous l'accueillons certainement de bonne foi", a-t-elle ajouté.

Le sous-secrétaire d'État en charge de l'Amérique latine, Brian Nichols, avait plus tôt lundi dit que les États-unis étaient "toujours ouverts au dialogue".

Caracas et Washington avaient entamé des négociations secrètes l'année dernière au Qatar.

Lors de ces discussions, ils s'étaient mis d'accord sur un échange de prisonniers. Washington a libéré Alex Saab, accusé d'être l'homme de paille de M. Maduro, contre la libération de 28 prisonniers, 10 Américains et 18 Vénézuéliens emprisonnés au Venezuela.

- Pétrole et migration -

En échange, les États-Unis ont allégé l'embargo pétrolier imposé au pays depuis 2019 pour tenter d'évincer du pouvoir le président Maduro, dont ils n'ont pas reconnu la réélection en 2018.

Mais Washington a ensuite réimposé des sanctions en avril, notamment après la confirmation de l'inéligibilité de Maria Corina Machado, large vainqueur de la primaire de l'opposition en vue de la présidentielle.

Le Venezuela avait condamné cette mesure et dénoncé "la prétention des États-Unis de surveiller, mettre sous tutelle, contrôler et manipuler l'industrie pétrolière vénézuélienne par le biais de sa politique illégale d'imposition de mesures coercitives et de licences".

Washington a aussi critiqué les arrestations d'opposants, 46 lors des six derniers mois selon l'ONG Access to Justice, ainsi que le retrait de l'invitation à l'UE pour observer les élections présidentielles.

M. Maduro a affirmé lundi vouloir "du dialogue, de la compréhension, un avenir pour nos relations, des changements sous une souveraineté et une indépendance absolues".

De source diplomatique, Caracas et ses alliés, tout comme Washington ou l'Union européenne, ont intérêt à une normalisation des relations entre les deux pays.

Le Venezuela cherche à faire lever les sanctions pour pouvoir relancer son économie dévastée par une crise économique qui a vu son PIB se contracter de 80% en dix ans.

De leur côté, dans un contexte de tension sur le prix du baril avec la guerre en Ukraine et les événements au Moyen-Orient, les Occidentaux verraient d'un bon oeil le retour a moyen terme du Venezuela sur le marché pétrolier.

Le pays qui a jadis produit plus de 3 millions barils par jour peine à produire un peu moins d'un million aujourd'hui.

De plus, quelque 7 des 30 millions de Vénézuéliens ont fui leur pays, générant des problèmes ou débats sur l'immigration chez ses voisins mais aussi aux Etats-Unis, exacerbés par l'approche de la présidentielle de novembre.

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