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La Finlande a dû démarrer jeudi matin deux centrales électriques de secours pour éviter une pénurie de courant, a annoncé l'opérateur chargé du réseau après avoir averti fin août du risque de coupures cet hiver face à la crise énergétique en Europe.
Fonctionnant au fioul, les centrales de réserve exploitées par l'opérateur Fingrid à Huutokoski (sud-est) et Forssa (sud-ouest) ont été démarrées durant trois heures, a annoncé l'entreprise publique dans un communiqué.
Ces démarrages d'urgence ont lieu en moyenne environ une ou deux fois par an, mais généralement du fait d'une perte imprévue d'un important moyen de production et pas d'un risque de pénurie, a indiqué une porte-parole.
"Pour ce matin, la production et les importations étaient insuffisantes pour couvrir la consommation", a expliqué à l'AFP Minna Laasonen, une responsable de Fingrid. "Nous avions atteint les limites techniques d'importation depuis la Suède et la production éolienne était très très faible".
Le démarrage des centrales de secours a fourni 200 mégawatts de puissance pour assurer l'équilibre indispensable sur le réseau entre production et consommation, selon Fingrid. L'entreprise estime avoir cet hiver un total d'environ 600 MW de réserves en plus de la capacité totale de production électrique en Finlande estimée à 12 300 MW.
Fin août, l'opérateur avait appelé les Finlandais à se préparer "à des coupures d'électricité cet hiver du fait des possibles pénuries". Pour passer l'hiver plus sereinement, la Finlande espère compter sur son nouveau réacteur nucléaire EPR d'Olkiluoto-3, qui a démarré fin décembre 2021 et se trouve actuellement en phase de tests.
Selon la dernière prévision donnée mardi par l'opérateur de la centrale, TVO, la pleine puissance de près de 1 600 mégawatts devrait être atteinte "début octobre".
Au moment où la Finlande a annoncé sa candidature à l'Otan en mai après l'invasion de l'Ukraine, la Russie voisine avait annoncé cesser la livraison d'électricité à son voisin finlandais, citant des problèmes de paiement.
Les importations russes, qui avoisinaient 10% de la consommation finlandaise, pouvaient atteindre une puissance d'environ 900 mégawatts qui n'est plus disponible depuis mi-mai.
La Suède peut fournir jusqu'à 2.400 mégawatts à la Finlande, mais le voisin suédois est lui-même confronté à des risques de pénurie et s'appuie régulièrement sur des centrales au fioul de réserve.