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Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) se dit inquiet des déclarations autour de l'usage de l'arme nucléaire, notamment de la Russie, dans un entretien accordé à France 24 et RFI diffusé vendredi soir.
"Je m'inquiète de cette surenchère. On se livre à des déclarations à propos de l'usage nucléaire, ce n'est pas bon", a déclaré Rafael Grossi. "Il y a une espèce de permissivité dans les déclarations qui n'est pas bonne (... ). Il faut arrêter cela", a-t-il également déclaré.
La semaine dernière, le président russe Vladimir Poutine avait vanté l'armement nucléaire de son pays, le jugeant "plus avancé" que celui des États-Unis et assurant que son arsenal était toujours "prêt" à une guerre nucléaire.
"On sait que les pays dotés de l'arme nucléaire sont en principe prêts à l'utiliser, sinon à quoi servirait la théorie de la dissuasion ?", a réagi le directeur de l'AIEA, rappelant que sa mission était non pas de désarmer mais d'éviter la prolifération, c'est-à-dire que davantage de pays se lancent dans des projets d'armement nucléaire.
"Plus on brandit la menace de l'arme nucléaire, plus les pays seront tentés" de s'en doter, a-t-il également estimé, soulignant que "certains en parlent déjà".
L'Iran, en particulier, s'est affranchi progressivement des engagements pris dans le cadre de l'accord international de 2015 encadrant ses activités atomiques en échange d'une levée des sanctions internationales. La République islamique nie vouloir se doter de la bombe mais, parallèlement, poursuit son escalade et dispose désormais de suffisamment de matière pour en fabriquer plusieurs.
La Russie est pour sa part sortie du traité interdisant les essais nucléaires en novembre 2023.