Exploitation de pétrole dans le Dakota du Nord. (©Hess Corporation)
L'EIA américaine (Energy Information Administration) estime, dans la plupart des scénarios de son International Energy Outlook 2023 présenté ce 11 octobre, que les émissions mondiales de CO2 liées à l'énergie pourraient continuer à augmenter d'ici à 2050.
Une hausse continue de la consommation d'énergie d'ici 2050
Le scénario de référence de l'EIA prend pour hypothèses une croissance économique de 2,6% par an d'ici la moitié du XXIe siècle, un prix du baril de Brent de 102 $(1) en 2050 et une « chute des coûts des technologies zéro carbone allant jusqu'à 20% » sur la période considérée. Il ne s'agit pas d'une « prévision » de l'agence statistique du Department of Energy américain mais d'éléments liés à « la trajectoire actuelle du système énergétique mondial ».
Et selon l'EIA, la consommation mondiale d'énergie primaire est amenée à fortement augmenter d'ici à 2050, que ce soit dans son scénario de référence (+ 34% par rapport à 2022) comme dans les autres trajectoires étudiées par l'Agence (forte ou faible croissance économique, prix bas ou élevés du pétrole, etc.).
Cette hausse de la consommation mondiale d'énergie serait favorisée par la croissance démographique (l'EIA retient dans son scénario de référence une population mondiale de 9,6 milliards de personnes en 2050, contre 7,9 milliards en 2022) et une hausse des niveaux de vie moyens, ces effets n'étant par ailleurs pas compensés par les gains d'efficacité énergétique.
Des émissions de CO2 en hausse malgré une électrification bas carbone
L'EIA retient certes, comme les nombreux rapports de prospective, une forte électrification reposant principalement sur les filières bas carbone. La production mondiale d'électricité pourrait augmenter de 30% à 76% d'ici à 2050 selon les scénarios de l'Agence et les énergies renouvelables(2) et le nucléaire pourraient compter entre 54% et 67% du mix électrique mondial au milieu du XXIe siècle (contre près de 40% au 1er semestre 2023 selon Ember).
En dépit de cette électrification bas carbone, le scénario de référence de l'EIA envisage une hausse moyenne de 0,5% par an des émissions mondiales de CO2 d'ici à 2050. Une vision très pessimiste des perspectives de la « transition énergétique » mondiale.