- Source : IRIS
« Les terres rares sont à la Chine ce que le pétrole est au Moyen-Orient » déclarait déjà en 1992 Deng Xiaoping. Ce pays domine encore aujourd’hui le marché de ces métaux « rares » (dont les 15 « lanthanides »), détenant près de la moitié des réserves prouvées et fournissant plus de 90% de la production mondiale. La stratégie de Pékin consiste d’ailleurs à pratiquer des prix imbattables afin d’empêcher toute concurrence de sociétés minières étrangères (ces dernières étant forcées de s’implanter sur le sol chinois en partageant leurs technologies).
Le groupe belge Solvay a annoncé en début d’année que ses usines françaises de recyclage et de séparation des terres rares provenant d’ampoules basse consommation allaient fermer d’ici fin 2016 en raison de la concurrence des LED mais également de cette stratégie chinois de prix bas. Le géant américain des terres rares, Molycorp, a pour sa part été contraint de déclarer faillite en juin 2015.
Dans cette note publiée par l’IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques), le chercheur Rémy Sabathié, diplômé en géoéconomie et intelligence stratégique à IRIS Sup’, rappelle les propriétés remarquables et les multiples applications des terres rares. Il pointe le fait que, contrairement au géant chinois, la France ne dispose pas à ce jour de stratégie opérationnelle propre aux terres rares, le Comité pour les métaux stratégiques (COMES) mis en place en 2011 étant doté de moyens limités.
En matière d’énergie, de nombreuses filières ont aujourd’hui recours aux terres rares, que ce soit dans les transports (voitures électriques et hybrides, futurs véhicules sans conducteur), dans les énergies renouvelables (superaimants des générateurs d’éoliennes) ou encore dans le nucléaire (parois à capture neutronique des réacteurs).