
Le Danemark est le pays ayant la « meilleure » intensité énergétique en 2023.
L'intensité énergétique mondiale a diminué de seulement 1 % en 2023, bien en dessous de la moyenne de 1,8 % par an observée entre 2010 et 2019. Un niveau nettement insuffisant par rapport à la trajectoire d'un scénario « + 2°C ».
Définition
L’intensité énergétique est un indicateur désignant le rapport entre la consommation d'énergie d’un pays et son produit intérieur brut (PIB). Elle permet de mesurer le degré d’ « efficacité énergétique » d’une économie. Cet indicateur peut aussi être appliqué par secteur : transports, bâtiments, etc.
Au niveau mondial, l’intensité énergétique peut, par exemple, être exprimée en tonne d’équivalent pétrole (tep) par millier de dollars de PIB. La moyenne mondiale était de 0,111 tep par millier de dollars de PIB en 2023(1) et est structurellement en baisse.
Généralement, la consommation d’énergie finale est prise en compte mais il est également possible de mesurer l’intensité énergétique primaire (en prenant en compte la consommation d’énergie primaire).
Notons que les statistiques d’intensité énergétique sont souvent couplées à des statistiques d’ « intensité carbone » qui mesurent les émissions de CO2 par point de PIB.
Facteurs impactant l'intensité
Le niveau d’intensité énergétique dépend ainsi entre autres de la structure de l’économie considérée (et notamment du poids des services et des industries intensives en énergie comme la sidérurgie), de l’efficacité énergétique des transports et des bâtiments, des politiques de maîtrise de la consommation mises en œuvre, mais aussi de facteurs climatiques ou du niveau de vie de la population.
De fortes variations d'un pays à un autre
Toute économie a besoin d’énergie pour produire des richesses. L’intensité énergétique varie toutefois fortement d’un pays à l’autre.
Une intensité énergétique élevée correspond à une économie « gourmande » en énergie pour un niveau de PIB donné. Les économies émergentes sont généralement plus gourmandes en énergie par unité de PIB que la moyenne mondiale, notamment en raison de leurs importants besoins d’investissements en infrastructures énergivores.
L’intensité énergétique des économies anciennement développées est contrastée : bien supérieure à la moyenne mondiale dans le cas de la Russie, très légèrement inférieure aux États-Unis et significativement moins élevée que ladite moyenne dans l’Union européenne, par exemple en France (0,071 tep par millier de dollars de PIB en 2023).
Tendances en 2023 selon l'AIE
La consommation mondiale d'énergie a augmenté plus lentement que le PIB mondial en 2023, mais l'intensité énergétique varie considérablement selon les régions et les différences de structure économique et en matière d'efficacité énergétique, comme indiqué précédemment : dans les pays de l'OCDE, l'intensité énergétique a fortement diminué en 2023, notamment grâce à une production accrue d'énergie renouvelable et à une faible activité industrielle, tandis qu'en dehors de l'OCDE, les changements sont limités, avec une légère augmentation en Chine et des baisses plus marquées en Inde, en Russie, et en Afrique.
L’AIE juge que « de nombreuses opportunités restent inexploitées » pour améliorer l’efficacité énergétique et souligne que les investissements dédiés sont toujours déséquilibrés entre les différents secteurs (en majorité dans les bâtiments) et zones géographiques (l’Europe compterait pour 86% des financements annoncés en faveur de l’efficacité énergétique dans les plans publics de relance).
Pour l'Agence, la crise du Covid-19, qui a eu des impacts énergétiques majeurs dans les différents secteurs, a pu constituer une opportunité pour conforter des changements de comportements et stimuler les investissements(2).
Évolution de l'intensité énergétique de l'économie française
En 2023, l’intensité énergétique de l’économie française a diminué de 4,9 % en 2023 (- 3,5 % en moyenne entre 2020 et 2023) : la consommation finale énergétique, corrigée des variables climatiques, a diminué de 4% alors que l’activité a augmenté de 0,9% selon le ministère en charge de la Transition écologique(3).
Depuis 1990, cette intensité énergétique au niveau national a chuté à un rythme annuel moyen de 1,4%.
La baisse globale de l’intensité énergétique en France au cours des deux dernières décennies « traduit des gains d’efficacité dans l’ensemble des secteurs consommateurs. Elle s’explique aussi par une transition de l’économie vers le secteur des services, moins intense en énergie que l’industrie, et par une croissance de la demande des ménages (en services de transport, en surfaces habitées) moins rapide que celle du PIB », souligne le le ministère en charge de la Transition écologique.