Il existe des « spas au radon » censés fortifier le corps et soigner l’arthrite, une pratique déjà présente chez les Romains.
Définition
Le radon est un gaz radioactif d’origine naturelle. Il est produit par la désintégration du radium, lui-même produit par la désintégration de l’uranium présent depuis toujours dans la croûte terrestre (dans le sol et les roches).
Il s’agit d’un gaz rare — c'est-à-dire qu’il est très peu réactif, dépourvu d’odeur, de couleur et de goût dans des conditions normales de température et de pression.
Composition
Le numéro atomique de cet élément chimique est le 86, et son symbole est Rn. C'est un gaz monoatomique d'une masse volumique de 9,73 kg/m3.
Son principal isotope, le radon 222, possède une demi-vie très courte de 3,8 jours. En se désintégrant à son tour, le radon émet des particules α qui peuvent détruire les cellules vivantes et il engendre des descendants solides comme le polonium et le plomb, eux aussi dangereux.
Le radon 220 est le principal produit de désintégration du radium 224, dans la chaîne de désintégration du thorium 232. Sa demi-vie est de 55,6 secones.
Le radon 219 est dérivé de l'actinium et vient de la série de l'uranium 235. Sa demi-vie de 3,96 secondes.
Le radon 218 est issu de la désintégration de l'astate 218, lui-même produit de la désintégration très partielle du polonium 218. Il appartient à la chaîne de désintégration de l'uranium 238, mais ne représente que 0,2 ppm de la radioactivité du radon 222. Il a une demi-vie de 35 ms.
Présence
Le radon constitue la source d’un tiers de l’exposition radioactive naturelle des Français selon l’IRSN, puisqu’il est présent partout à la surface de la Terre. Ce gaz provient surtout des sous-sols granitiques et volcaniques, ce qui explique sa concentration plus élevée dans certaines régions comme la Bretagne, la Corse, le Massif central ou les Vosges. Le radon, qui est un gaz lourd, s’infiltre dans les soubassements et caves des bâtiments ainsi que dans les mines souterraines où il s’accumule en l’absence de ventilation.
Risques pour la santé
Sa concentration dans l’air extérieur est généralement très faible(1) (entre 5 et 15 Bq/m3). Elle fait cependant l’objet d’études et de mesures dans les bâtiments car 3% à 14% des cancers pulmonaires seraient imputables à ce gaz selon l’OMS(2).
Cette fourchette très large en ferait, dans certains pays, la deuxième cause de cancers pulmonaires après le tabac. Pour diminuer la concentration de ce gaz dans les maisons, il est nécessaire d’aérer les différentes pièces.
Notons que le radon présente un intérêt médical en radiothérapie car il permet de tuer des cellules cancéreuses (grâce aux émissions γ)(3).
Histoire de la découverte
Initialement appelé « émanation de radium », la radon a été découvert en 1900 par Friedrich Ernst Dorn, qui observait qu'un gaz radioactif s'échappait des composés de radium. Ce gaz, le troisième élément radioactif découvert après le radium et le polonium, fut plus tard isolé en 1910 par William Ramsay et Robert Whytlaw-Gray, qui le nommèrent "niton" en raison de sa propriété de rendre phosphorescentes certaines substances.
Au fil des années, les recherches ont révélé que ce gaz appartenait à la famille des gaz rares, partageant des caractéristiques avec l'argon, le krypton et le xénon, notamment son inertie chimique. Rutherford avait déjà proposé cette idée en 1901, et Ramsay l'a confirmée en 1904. Les noms évoluèrent au fil du temps, jusqu'à ce qu'en 1923, le radon soit officiellement adopté comme nom pour ce gaz.
Le radon, ainsi nommé, est reconnu pour sa densité élevée, étant le gaz le plus dense connu à l'époque. Bien que plusieurs appellations aient été proposées pour les gaz similaires, le nom "radon" a été retenu pour cet élément, tandis que les autres isotopes furent numérotés. Jusqu'aux années 1960, cependant, il était encore souvent désigné sous le terme général d'émanation.